La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -290-Paris l’été 2021

La beauté de l’art en partage, rencontre avec Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel

La beauté de l’art en partage, rencontre avec Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel - Critique sortie  Paris

Entretien Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel

Publié le 1 juin 2021 - N° 290

Directeurs du Monfort Théâtre et de Paris l’été, Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel présentent la cinquième édition de Paris l’été, qui se tiendra du 12 juillet au 1er août 2021.   

Après l’édition de l’an dernier, réduite à cinq jours, comment avez-vous abordé ce festival 2021 ? 

Laurence de Magalhaes : Bien que réduite, l’édition de l’an dernier a marqué les esprits. Toute de douceur et de convivialité, elle a acté la possibilité de revivre collectivement après le confinement. Suite à une année difficile, nous sommes particulièrement heureux d’avoir mis sur pied cette édition 2021. Nous y présentons une trentaine de compagnies, dont des artistes qui ont dû être déprogrammés l’été dernier, qu’on aime et qu’on défend. Les propositions du festival orchestrent souvent la rencontre entre des univers différents, à l’instar du spectacle inaugural, une création qui accueille Fouad Boussouf au Musée du Louvre. Une opportunité merveilleuse de découvrir de manière unique et les œuvres et la danse.

Stéphane Ricordel : Cette façon de s’affranchir des codes habituels, de créer une dimension de surprise dans le geste artistique permet au festival de susciter l’envie, de rassembler divers publics. Toutes les propositions invitent au partage dans un esprit festif. Parmi celles-ci, deux week-ends bucoliques au Moulin jaune, sublime jardin et laboratoire de création, en compagnie du Slava’s Snowshow, des DakhaBrakha, de Yohann Bourgeois… Autre proposition liée à la nature, l’exposition Eden conçue par Cyril Teste et Hugo Arcier. Ou encore En-dessous, la forêt, l’installation chorégraphiée de Feda Wardak dans la forêt de Bondy. A l’image de la photo du festival, nous célébrons malgré les contraintes la lumière qui rassérène, l’élan joyeux de la création et du désir de vivre.

 « Toutes les propositions invitent au partage dans un esprit festif. »

Quels sont les lieux du festival ?   

L. de M.: Le lycée Jacques-Decour et son plateau danse sont devenus un repère central du festival. Il accueille cette année Sharon Eyal, Olivier Dubois, Gaïa Saitta, Sylvain Bouillet, un spectacle de cirque réunissant Maroussia Diaz Verbèke et le groupe acrobatique de Tanger, ainsi que des lectures, cinq expositions et un concert-exposition conçu par Albin de la Simone. Paris est très vaste, et le lycée a l’avantage de créer un effet festival en un lieu précis, où il est possible de boire un verre, se restaurer, prendre le temps de s’allonger sur un transat et de communiquer avec son voisin…

S.R. : Nous aimons imaginer des propositions insolites telles cette année des randonnées artistiques qui font du bien. Et pour la première fois, un chapiteau sera installé, à la Cartoucherie, avec en son sein la création Terces de Johann Le Guillerm. Autre création, Bartabas présentera à l’Académie équestre de Versailles Entretiens silencieux. En particulier lors des week-ends, nous invitons au voyage, aux promenades, pour découvrir l’art vivant autrement, à l’encontre de tout sentiment d’enfermement.

Qu’en est-il du rapport actuel à la culture ? Comment envisagez-vous le monde d’après ?

L. de M.: Plutôt que spéculer sur l’après, je souhaite surtout retrouver le monde d’avant, pour que nous puissions exercer nos libertés, notre droit à la culture, aux émotions partagées. Je constate aussi que la pensée se montre de plus en plus cloisonnée, fracturée, que le débat intellectuel s’appauvrit et laisse souvent place aux polémiques.

S.R. : Le festival affirme des valeurs humanistes, des valeurs qu’on m’a inculquées et que je continue de porter. J’aime l’autre quel qu’il soit, j’ai besoin de lui, il a besoin de moi, quelles que soient sa couleur de peau, sa culture, sa religion, sa sexualité, ses opinions… L’art et la pensée ne peuvent se refermer pour exister. Dans un esprit d’ouverture, Paris l’été se vit comme un moment de bonheur. Simplement et tous ensemble.

Propos recueillis par Agnès Santi

A propos de l'événement

Festival Paris l’été.
du lundi 12 juillet 2021 au dimanche 1 août 2021


Tél : 01 44 94 98 00.  parislete.fr

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