Un théâtre en prise avec le réel à travers trois pièces contrastées
L'Archipel défend un théâtre engagé dans des [...]
Focus -336-Le Théâtre de l'Archipel à Perpignan, un acteur engagé de la décentralisation culturelle
Jackie Surjus-Collet inscrit la nouvelle saison dans la dynamique de dialogue avec le territoire qu’elle défend depuis sa nomination à la direction artistique de la scène nationale en 2023.
Comment définissez-vous la mission du Théâtre de l’Archipel ?
Jackie Surjus-Collet : Être un service public de la culture, ça oblige. Par le développement d’une politique hors-les-murs volontariste, nous allons à la rencontre des publics là où ils vivent, étudient et travaillent. Cet engagement de terrain et le partenariat avec les secteurs associatif, social et éducatif portent leurs fruits : 85000 spectateurs, dont 19600 de moins de 28 ans, sur la saison, et la consolidation d’un excellent taux de fréquentation. L’autre facette de notre mission est de faire du théâtre un lieu d’accueil qui vive en dehors des spectacles, avec un hall connecté au monde extérieur. Les projets ne manquent pas : par exemple une bibliothèque participative, des jeux de société, ou encore une crèche créative. Le besoin de lien, de sens et de beauté est d’autant plus important dans un département qui est le deuxième plus pauvre de France. Contrairement aux idées reçues, il faut rappeler que la culture, avec toute l’activité de production, est un contributeur net à l’économie. Et c’est la meilleure réponse à la tendance au repli sur soi qui menace le monde actuel.
Quels sont les jalons de votre programmation ?
J.S.-C. : La pluridisciplinarité de notre scène a été renforcée. Comme les années précédentes, on retrouve des temps forts qui rythment la saison. “Aujourd’hui musiques“, en novembre, est une référence dans la création sonore et visuelle depuis plus de trente ans. “La Semaine de la marionnette“ s’articule autour de la Journée mondiale de la marionnette le 21 mars. Pour les vacances de printemps en avril, “On danse à l’Archipel“ donne la parole à de jeunes chorégraphes. En mai, “L’Archipel fait son cirque“ s’invite aussi dans les quartiers populaires. Au-delà de ce qui se passe sur scène, les objets artistiques racontent quelque chose pour l’ensemble du territoire.
En quoi la scène nationale de Perpignan est-elle un acteur référent de la décentralisation culturelle ?
J.S.-C. : Avec un accent sur la musique lié à son histoire, le Théâtre de l’Archipel joue un rôle moteur pour optimiser les tournées des grands orchestres nationaux sur l’ensemble de la région. Le répertoire symphonique n’est pas réservé aux grandes métropoles. Grâce à notre activité en itinérance et à l’agilité que cela induit, nous contribuons au cercle vertueux de l’allongement du temps de diffusion. Enfin, notre théâtre est un lieu ressource pour les artistes, avec des résidences de création. Maguelone Vidal, une fidèle de longue date y a préparé Galaxie Provisoire, son premier spectacle jeune public qui sera créé lors du festival Aujourd’hui musiques en novembre. Avec la scène nationale de Sète, nous accompagnons Walid Ben Selim pour son oratorio méditerranéen Les Processions, que nous donnons en juin. Et, par un bel exemple de synergie à l’échelle régionale, nous coproduisons et accueillons en résidence partagée, avec les six autres scènes nationales d’Occitanie, A Fleur de peau, le nouveau spectacle du Cirque Aïtal à découvrir la saison prochaine.
Propos recueillis par Gilles Charlassier
Tél. 04 68 62 62 00.
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