« Écritures en Acte » un nouveau rendez-vous centré sur les écritures du présent.

Au cœur du nouveau rendez-vous que constitue Écritures en Acte, il y a bien sûr des autrices et des auteurs vivants, mais également les comédiennes et comédiens qui interprètent leurs œuvres. « L’idée de ce nouveau festival, explique le directeur du Quai, Marcial di Fonzo Bo, est de partir de la volonté d’actrices et d’acteurs de partager avec le public des textes d’aujourd’hui. C’est grâce à ces artistes engagés que ces écritures se font entendre. Pour la plupart, les propositions d’Écritures en Acte sont des solos qui rendent compte d’un tandem entre l’interprète et l’écrivaine ou l’écrivain, entre l’interprète et l’œuvre dont il ou elle s’empare. Par exemple, dans Habiter, Pierre Maillet portera un projet d’écriture de Patricia Allio, qui s’est beaucoup nourrie de l’actualité pour écrire son texte, mais aussi du rapport qui l’unit à ce comédien. Laurène Marx, elle, jouera son propre récit, intitulé Je vis dans une maison qui n’existe pas… » Traversée par des réflexions qui interrogent et parfois divisent notre société, la programmation de cette première édition d’Écritures en Acte nous parle de l’ambivalence des relations filiales, de l’inclusion des personnes en situation de handicap, des injonctions du capitalisme financiarisé, des rapports de classe et, pour plusieurs d’entre elles, des problématiques liées à l’acceptation des droits des minorités de genre.

Les droits secoués des minorités de genre

Parmi ces spectacles, deux seront présentés pour la première fois aux publics lors du festival angevin : Le Cœur du mal de María Negroni, interprété par Marilú Marini, et Il s’en va de Philippe Minyana, création incarnée par Raoul Fernandez qui fait suite au formidable Portrait de Raoul, du même dramaturge, créé en octobre 2018 par le comédien d’origine salvadorienne. Artiste associée au Centre dramatique national Angers Pays de la Loire, Sonia Chiambretto performera, quant à elle, l’un de ses propres textes (Peines mineures) dans l’enceinte du Qu4tre – Université d’Angers (partenaire d’Écritures en Acte, comme le Théâtre du Champ de Bataille d’Angers et le Théâtre de l’Hôtel de Ville de Saint-Barthélemy-d’Anjou). « J’ai écrit Peines mineures suite à une période d’immersion dans l’unique centre éducatif fermée pour filles mineures de France, confie l’autrice et metteuse en scène. Ce texte explore la question du genre, du regard culpabilisant et infantilisant que l’on porte sur les adolescentes que j’ai rencontrées. Il rend compte, aussi, des conditions d’enfermement extrêmement dures qui touchaient d’autres filles, dans les années 1950, au sein des établissements du Bon Pasteur. Il s’agit d’un sujet qui me touche profondément. A travers la lecture performée que je présente, j’ai envie de faire comprendre que celles que l’on appelle des délinquantes sont, avant tout, des enfants. » Artiste sensible et engagée, Sonia Chiambretto travaille à une écriture poétique aux implications politiques. Une écriture qui prendra également corps au Quai à l’occasion d’Oasis Love, proposition programmée en amont du festival, en février 2025.

M.P.S.