Une (R)évolution permanente, entretien avec Petter Jacobsson et Thomas Caley
Pourquoi danse-t-on ? Comment cela [...]
Focus -297-Le CCN-Ballet de Lorraine, à la pointe du contemporain
Tatiana Julien crée Decay et cisèle une ode au ralentissement pour les 26 danseurs du Ballet de Lorraine.
« C’est Petter Jacobsson qui m’a proposé de créer pour le Ballet de Lorraine après Soulèvement. Travailler avec un grand nombre de danseurs est une chance rare lorsqu’on a une compagnie indépendante. C’est quelque chose que j’adore faire. Je l’ai expérimenté dans des pièces précédentes mais parce que je mélangeais professionnels et amateurs ou plusieurs corps de métier. Là je suis face à 26 danseurs et c’est un pur bonheur ! Mon envie de départ a été de travailler sur le ralentissement selon un axe purement chorégraphique et abstrait. Nous avons beaucoup partagé avec les danseurs sur l’idée d’oisiveté, non pas dans le sens d’une inertie qui serait négative mais au contraire dans celui d’une ouverture vers le plaisir, vers d’autres façons d’être au monde.
Une sorte de freinage du temps
Nous avons également travaillé sur la notion d’effondrement, sur des corps qui s’écroulent et font écho à l’affaissement d’autres corps. Il y a un important travail d’écoute entre les danseurs, de sensorialité, de porosité entre les corps qui fait que l’on arrive dans un état de plus en plus sensible. Et puis dans la notion de ralentissement il y a aussi l’idée de tirer un trait sur une époque, sur une ère du zèle, de la grandiloquence, pour parvenir à quelque chose de plus dépouillé, à un état de présence simple. Je prends beaucoup de plaisir à écrire toutes ces notions dans les corps, à peaufiner la danse et le travail précis du groupe. Mon envie est que le temps lent s’empare de la pièce. »
Propos recueillis par Delphine Baffour
Les 2, 3 et 4 mars 2022 à 20h, le 6 mars à 15h.
CCN – Ballet de Lorraine
3 rue Henri Bazin, 54000 Nancy.
Tél. : 03 83 85 69 08.
Pourquoi danse-t-on ? Comment cela [...]