Festival international de Colmar
La trentième édition du festival rend hommage [...]
Le temple de l’art lyrique fête un double anniversaire : les 70 ans du festival et les 20 ans de l’Académie.
En 1948, Gabriel Dussurget créait le festival d’Aix-en-Provence sous les auspices de Mozart. Avec Cosi fan tutte dans la cour de l’Archevêché sous la baguette de Hans Rosbaud était donné le coup d’envoi de ce qui allait devenir année après année la Mecque des festivals d’art lyrique en France. En 70 ans, le festival a su se renouveler, en accordant notamment une place importante à la création contemporaine ou en créant en 1998 l’Académie qui forme de jeunes solistes et instrumentistes. C’est donc un double anniversaire que fête cette saison le festival. Mais curieusement, si la programmation de cette édition spéciale se signale par son haut niveau artistique et par son ambition en matière de création contemporaine, on s’étonne de ne trouver aucun hommage spécifique, qu’il soit artistique ou historique, à la période fondatrice.
Création, fidélité et nouveaux venus
Au rang des événements inédits se démarquent la création mondiale de Seven Stones, un opéra a cappella pour 4 chanteurs et 12 choristes du compositeur tchèque Ondřej Adámek, ainsi que la création française d’Orfeo & Majnum, un projet participatif inspiré par le mythe d’Orphée et l’histoire persane de Majnoun et Leïla. Plus généralement, cette édition se signale surtout par sa fidélité à l’égard de certains artistes. Ariadne auf Naxos de Strauss est mis en scène par Katie Mitchell avec pas moins de 9 chanteurs passés par l’Académie du festival comme Sabine Devieilhe (Zerbinetta) ou Lise Davidsen (Ariadne). Le chef Kazushi Ono, qui a déjà dirigé trois productions lyriques à Aix (Le Rossignol en 2010, Le Nez en 2011 et Le Songe d’une nuit d’été en 2015) revient cette fois-ci avec une œuvre rare, L’Ange de feu de Prokofiev. Et les spectateurs pourront (re)voir la mise en scène poétique que Simon Mc Burney a déjà donnée en 2014 à l’occasion de La Flûte enchantée. Mais la fidélité n’exclut heureusement pas la confiance à de nouveaux collaborateurs : ainsi, cette même Flûte est confiée à Raphaël Pichon qui dirige pour la première fois un opéra de Mozart. Quant au Didon et Enée de Purcell, il est mis en scène par Vincent Huguet qui signe son premier spectacle au Théâtre de l’Archevêché et a confié l’écriture du prologue à Maylis de Kerangal, dont c’est le premier texte théâtral. Pour fêter les 20 ans de l’Académie, de nombreux concerts égrènent le mois de juillet. On y retrouve Julie Fuchs, Stéphane Degout, Alphonse Cemin, le quatuor Arod et bien d’autres, dans un programme à dominante contemporaine mais qui met aussi à l’honneur Claude Debussy dont on commémore le centenaire de la mort. Que d’anniversaires !
Isabelle Stibbe
Tél. : 08 20 922 923.
La trentième édition du festival rend hommage [...]