La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Théâtre - Entretien

Entretien François Cervantes 
« Le théâtre est profondément charnel. » 

<p>Entretien François Cervantes <br>
« Le théâtre est profondément charnel. » </p> - Critique sortie Théâtre

Publié le 10 mars 2007 - N° 146

François Cervantes et son équipe, installés à La Friche de la Belle de Mai à
Marseille depuis 2004, passent le mois de mars à Sartrouville avec quatre
spectacles emblématiques de leur travail autour du masque et du clown : Le
Voyage de Pénazar
, La Curiosité des anges, Le 6e jour et Le
Concert
.


Comment ce projet d’installation à Sartrouville pour un mois est-il né ?

François Cervantes : Laurent Fréchuret a vu ce que nous faisons à
Marseille et nous a invités à Sartrouville pour y présenter la partie de notre
travail autour du masque et du clown. Il a souhaité faire un gros plan sur notre
travail avec Catherine Germain et notamment sur le personnage d’Arletti, créé
par Catherine. Mais cette dimension-là n?est qu’un aspect du travail de la
compagnie : tous nos spectacles ne reposent pas sur le masque et le clown. On
s’est installé à la Friche de la Belle de Mai il y a trois ans en se donnant
comme ligne d’horizon de jouer tous les ans pendant six mois à Marseille sur une
période longue, ce qui nous permet de développer un rapport plus riche avec le
public, différent de celui des tournées. La Curiosité des anges a été
créé en 1988, a été abandonné pendant dix ans puis repris. Le Voyage de
Penazar
et Le 6e jour n?ont jamais arrêté de jouer. Quant au
Concert
, c’est une création récente.

« Le texte est en attente d’une voix qui le reprend et quelqu’un
l’entend : voilà la configuration de l’acte poétique.
»

Vous dites qu’au théâtre, c’est la soirée qui est une ?uvre.

F. C. : Oui, si le théâtre est vraiment du théâtre, c’est la soirée qui
est une ?uvre : c’est un peu comme quand on regarde un tableau, quelque chose
agit. Je crois que c’est au moment où on partage que les choses se passent.
Enormément de poètes parlent de la poésie comme une arme ou un acte, mais on
n?aurait pas l’idée de ranger la poésie dans la médecine. Or la poésie agit bel
et bien. Le texte est en attente d’une voix qui le reprend et quelqu’un
l’entend : voilà la configuration de l’acte poétique. C’est pourquoi le théâtre
est profondément charnel : s’il n?y a pas un acteur pour incarner l’écriture et
un public pour le recevoir, il n?est plus rien.

Comment votre écriture évolue-t-elle depuis le début de votre travail ?

F. C. : Je cherche à épurer les choses petit à petit pour aller vers
davantage de clarté. Et puis j’interroge toujours la place de l’écriture en
recherchant le moment de la parole sur le plateau, ce pourquoi le travail sur la
langue prend de plus en plus d’importance. Je cherche à ce qu’il y ait une
évidence musicale au premier abord, que la complexité ne soit pas d’apparence
littéraire. Le but est en définitive de faire en sorte que le texte libère le
plus d’énergie possible sur le plateau entre les acteurs et le public.

Propos recueillis par Catherine Robert

Le Voyage de Pénazar. Du 6 au 10 mars 2007 à 21h et le 11 à 16h. La
Curiosité des anges
, du 13 au 16 mars à 21h. Le 6e jour, du 20 au 24
mars à 21h. Le Concert, du 27 au 31 mars à 21h. Théâtre de Sartrouville,
Centre Dramatique National, place Jacques-Brel, BP 93, 78505 Sartrouville cedex.
Réservations au 01 30 86 77 79.

A propos de l'événement


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