Focus Grand ReporTERRE réfléchit les bouleversements de l’époque au fil de spectacles engagés
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Cirque-Chanson-musique-critique
On a connu Emma dialoguant avec l’inconscient, la mort et le vide. La voilà de retour sur scène en compagnie de la pianiste Nathalie Miravette, pour chanter Anne Sylvestre : un vrai délice !
Le personnage d’Emma est né en 1991, lors de la création d’un duo de clown visuel et musical avec Gaetano Lucido, que les deux artistes ont tourné dans toute l’Europe pendant quatre ans. Après leur séparation, Emma la clown débute en solo en 1995, et entame de drolatiques aventures existentielles qui la conduisent du fond de l’âme aux hauteurs célestes, pour mieux replonger explorer le néant. Autant dire que caboter dans les Glénan ou sur le lac Saint-Sébastien est un parcours de santé pour la clown au chapeau cloche et aux semelles de vent : évidemment qu’on veut monter dans son bateau ! Mais le bateau est celui d’Anne Sylvestre, et ce n’est pas rien ! On n’emprunte pas le balai de la reine des sorcières pour un simple dépoussiérage vocal, comme le font ceux qui susurrent leur amour des gens qui doutent en oubliant la fièvre matinée de tendresse de la bergère ! Il faut du talent pour évoquer, sans la singer, celle qui déplorait qu’on la fasse statue et priait qu’on ne l’invente pas ; il faut du panache et du culot, ce dont Emma ne manque pas ! Il faut surtout Nathalie Miravette, qui a été la pianiste d’Anne Sylvestre pendant onze ans, et suit, ou plutôt guide Emma dans son audace.
Frangines
Emma a la carcasse solide et le coffre nécessaire pour jouer et chanter, entre fausse naïveté et engagement viscéral, maladroite comme quand on aime vraiment, dévote et malicieuse à la fois, un brin moqueuse, allergique à l’esprit de sérieux et à la componction des thuriféraires. Elle histrionne en flirtant avec l’acidité et l’émotion, moitié dans ses godasses et moitié à côté, dialoguant avec Nathalie Miravette qui ne joue ni les gardiennes du temple ni les faire-valoir. Ensemble, autrement dit en frangines, en diablesses, en libertaires allergiques à l’emphase, la pianiste et la clown naviguent sur l’onde amoureuse, amicale, revendicatrice des chansons que le succès a gravé dans bien des mémoires, en en faisant matière à jouer et matière à joie. Évidemment qu’Anne Sylvestre est là, qui se marre sans doute, sans que son ombre ne vienne assombrir cet hommage adorable. Nathalie Miravette a arrangé les chansons avec esprit, David Duquenoy caresse le duo de ses belles lumières. Nathalie Miravette et Merieme Menant aiment et font aimer Anne Sylvestre en lui offrant la meilleure part d’elles-mêmes : leur bouleversant talent.
Catherine Robert
à 20h30. Tél. : 01 47 00 57 59
Et aussi :
Pôle culturel L’Ekla Le Teich, 33470 Le Teich. Le 7 novembre à 20h30. Tél : 05 57 15 63 75. Hall de la Chanson, Parc de la Villette, 211 avenue Jean Jaurès, 75019 Paris. Le 30 novembre à 19h. Tél : 01 53 72 43 00.
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