Des « Contes d’Hoffmann » revisités dans la mise en scène de Lotte de Beer avec Michael Spyres dans le rôle du poète

La mort d’Offenbach avant la fin des répétitions des Contes d’Hoffmann à l’Opéra-Comique a ouvert un large champ des possibles. Certes, pour la création en 1881, Guiraud avait complété l’orchestration des trois derniers actes et élaboré des récitatifs, mais dès le lendemain de la première a commencé la valse des coupures et des alternatives. La version traditionnelle Choudens a connu pas moins de cinq moutures au gré des reprises. La redécouverte des archives du compositeur a initié, ces dernières décennies, un travail protéiforme de retour aux intentions du maître. Par le choix des dialogues parlés, Lotte de Beer s’inscrit dans le patrimoine générique de l’Opéra-Comique, mais avec une réécriture au diapason des engagements féministes contemporains. La Muse y devient un rôle central dans la construction du récit des déboires amoureux d’Hoffmann, tiré d’histoires du Romantique allemand homonyme. Dirigée par Pierre Dumoussaud, la partition elle-même n’échappe pas au rebattage des mesures pour des Contes d’Hoffmann inédits, avec l’un des grands ténors d’aujourd’hui, Michael Spyres.

Gilles Charlassier