« Le lien qui m’unit à l’œuvre de Dostoïevski remonte à loin, puisque l’un des premiers rôles importants que l’on m’a demandé de jouer au théâtre était, en 1983, le rôle d’Hippolyte dans une adaptation de L’Idiot mise en scène par Jean-Louis Thamin. Suite à cela, je me suis plongé dans Les Carnets du sous-sol, qui est le pendant du Rêve d’un homme ridicule. Ce texte m’a bouleversé. L’écriture de Dostoïevski effectue des plongées phénoménales dans les abîmes de l’humain. Je me suis toujours senti très proche de cette démesure des sentiments. Le personnage que j’incarne dans le spectacle mis en scène par Simon Pitaqaj est considéré comme un homme ridicule parmi les humains, car il croit à quelque chose de plus noble que ce qu’il voit apparaître dans la société dans laquelle il vit.
Le caractère vain de l’expérience humaine
Le rêve dans lequel se voit plongé ce personnage le place face à un questionnement qui, en le mettant en porte-à-faux avec ses semblables, l’a amené à l’idée de suicide… Cette fable nous raconte le caractère vain de l’expérience humaine. Il y a quelque chose dans l’homme, dès qu’il devient un être social concerné par ce qui l’entoure, de désespérant, quelque chose qui l’entraîne inévitablement vers la maladresse, l’erreur, la chute. Notre époque en est l’exemple criant. Les grandes utopies sont aujourd’hui tombées. Finalement, l’unique conviction qui perdure est celle du commerce… A la fin du XIXème siècle, Le Rêve d’un homme ridicule témoigne déjà de notre incapacité à être heureux à plusieurs, à fonder une société harmonieuse et équitable. »
Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat
du mardi au samedi à 19h, dimanche à 16h. Tél : 01 45 84 72 00. Durée: 1h40. www.theatredunois.org
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