« FAST », quand la Cie Inti Théâtre épingle la fast fashion dans une création ludique.
Tournée dès sa fondation vers le jeune [...]
Avec la formidable Nikita Faulon, Lucas Borzykowski revisite une figure emblématique de la mythologie grecque, Clytemnestre, dans un spectacle musical saisissant. C’est du point de vue de la reine maudite que la Cie La Revanche de Simone a souhaité se placer pour comprendre. Une performance immersive totale.
La pièce s’ouvre par un percutant rappel de Jean A. Deron, mystérieuse créature vêtue de noire : Clytemnestre épouse Agamemnon qui tue son premier mari pour la prendre pour femme. Ils ont ensemble quatre enfants, Électre, Iphigénie, Oreste et Chrysothémis. Tout bascule alors que le roi sanguinaire sacrifie sa propre fille, Iphigénie, afin d’obtenir des vents favorables pour partir vers Troie. À son retour, son épouse, marquée par cet évènement, l’assassine brutalement, ainsi que sa jeune maîtresse, Cassandre. Elle règne durant 7 ans avec son amant, Egisthe, et sera finalement tuée par son fils, Oreste. Ainsi s’achèvent le cycle de la vengeance et l’histoire de la célèbre reine, reléguée au rang de danger public par les hommes et les dieux, même après sa mort. Ici, Lucas Borzykowski a souhaité lui donner la parole pour qu’elle livre sa version. Incarnée par Nikita Faulon, la reine maudite apparaît dans une tenue extravagante, tel un spectre, et se déploie toute entière, excessive, sublimée par la lumière de Lucas Borzykowski et Juliette Galle et la musique de Raphaël Mars. Sa performance subjugue. Happé de bout en bout, le spectateur est propulsé dans la fureur et la complexité de Clytemnestre, derrière lesquelles se décèle une douleur omniprésente.
La rage d’une femme bafouée par la tyrannie des hommes
Clytemnestre nous conte son histoire et se transforme au fur et à mesure du spectacle. D’une tenue à une autre, jusqu’à finir nue et ensanglantée, elle revient sur sa relation avec ses filles, celle qu’on lui a injustement enlevé et celle qui est devenue son ennemie. Elle hurle sa rage face à la tyrannie des hommes et à ce qu’ils lui ont fait. Exceptionnelle Nikita Faulon nous saisit, notamment lors du meurtre brutal d’Agamemnon, passant de la femme au mari, dans une métamorphose totale. C’est la domination ancestrale du masculin sur le féminin qui se joue devant nous. De la douleur à la haine, à la destruction, le spectacle nous plonge dans la genèse de la fureur des femmes. « On ne voit pas la violence des femmes non pas parce qu’elle n’existe pas, mais parce qu’elle est splendide, monumentale, apocalyptique. C’est une boîte de Pandore. L’ouvrir reviendrait à détruire le monde tel que nous le connaissons ».
Hanna Abitbol
à 20h25, relâches les 11 et 18. Réservation: theatredutrainbleu.fr. Durée : 1h15.
Tournée dès sa fondation vers le jeune [...]
Une plongée au cœur de l’art des femmes [...]
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