Born to be a live fête ses 10 ans

Présentée en ouverture du festival après un moment festif d’inauguration, la première mondiale de The Grave’s Tears de Roderick George constitue le temps fort de cette édition. Formé chez Alvin Ailey, danseur notamment pour William Forsythe, le chorégraphe américain, accompagné de six autres interprètes, nous plonge dans l’underground newyorkais des années 1980 pour mieux rendre un hommage lumineux à la contre-culture militante d’une communauté LGBTQIA+ victime de la pandémie du sida comme d’oppressions systémiques. Avec Ce qu’il me reste, Yves Mwamba ravive lui aussi le souvenir. Celui de la danse Mutashi, qu’il voit enfant exécutée par sa mère congolaise – présente avec lui sur scène – et qui imprime de manière indélébile son propre corps bien avant le hip-hop et le contemporain.

Cinq soirées intenses

Cinq soirées intenses complètent ce programme. Jenny Victoire Charreton nous raconte sous la forme d’un conte contemporain et multimédia le récit intime d’une vie après une transition de genre ; le Collectif Ès nous livre sa vision du succès planétaire de la lambada comme le signe d’un changement d’époque ; Dimitri Chamblas et Kim Gordon redonnent voix aux laissés-pour-compte de nos sociétés avec neuf danseurs et danseuses virtuoses et des riffs de guitares très rocks ; Julia et Charles Robert nous convient à travers un anti-opéra très musical à retrouver notre sérénité au milieu du chaos ; Les Douze Travelos d’Hercule nous invitent à un Cabaret Drag déjanté et irrévérencieux. Et comme la danse et l’art s’expérimentent autant qu’ils s’admirent au Manège, des ateliers, fêtes et dj sets sont également proposés.

Delphine Baffour