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Danse - Entretien / Tiago Guedes

Biennale de la Danse de Lyon : Tiago Guedes propose une édition pensée comme un écosystème chorégraphique. Rencontre !

Biennale de la Danse de Lyon : Tiago Guedes propose une édition pensée comme un écosystème chorégraphique. Rencontre ! - Critique sortie Danse Lyon
Crédit : Blandine Soulage Tiago Guedes

Lyon / Festival

Publié le 21 août 2025 - N° 335

Pour sa première Biennale en tant que directeur artistique, Tiago Guedes propose une édition pensée comme un écosystème chorégraphique. Spectacles, rencontres, installations et projets participatifs s’entrelacent dans une programmation ouverte sur le monde.

Cette Biennale semble être une véritable poupée russe. Comment avez-vous pensé cette architecture complexe ?

Tiago Guedes : Je défends l’idée qu’un grand événement de danse ne doit pas se limiter aux spectacles, même si nous en proposons quarante, dont 24 créations. Il doit aussi offrir des espaces de réflexion, de rencontre, d’immersion dans les univers des artistes : ateliers, workshops, expositions, tables rondes, et notre club Bingo… Mais aussi une expérience comme Le Forum où cinq curateurs extra-européens ont invité des chorégraphes autour de thématiques sociétales fortes, comme « danse, climat et terre contestée » ou « corps en danger ». Un même artiste peut intervenir dans une conférence, une expo et sur scène. C’est cette circulation qui m’intéresse.

Quelle est l’idée directrice de cette 21e Biennale ?

Tiago Guedes : Plutôt que de suivre une thématique, j’ai voulu refléter la diversité des esthétiques et des récits. Nous présentons des créations très différentes, comme celle de Philippe Decouflé, qui explore le passage du temps et le vieillissement, celle d’Emmanuel Eggermont, qui construit un solo sur les aspirations de la jeunesse, ou de François Chaignaud, Nina Laisné et Nadia Larcher qui mêlent danse, chant et musique. Nous invitons aussi des jeunes chorégraphes comme Simon Le Borgne ou Andréa Givanovitch, de nombreux artistes brésiliens encore peu connus, et des stars comme Lia Rodrigues ou Marco Da Silva Ferreira. Ce sont des regards très différents sur le monde, et c’est ce qui fait la richesse de cette édition.

« Je défends l’idée qu’un grand événement de danse ne doit pas se limiter aux spectacles. »

Le défilé est un moment fort de la Biennale. Comment l’avez-vous abordé ?
Tiago Guedes :
Cette année, le thème est « Danses recyclées » ou comment transformer les danses de société ou traditionnelles en parade chorégraphique, dont le bouquet final est assuré par Mehdi Kerkouche. J’ai voulu casser les cloisons entre les chorégraphes des spectacles et ceux du défilé. Aina Alegre, par exemple, présente sa création Fugaces et anime aussi un collectif. Diego Dantas, chorégraphe brésilien spécialiste de la samba, monte un groupe libre ouvert à tous, préparé en deux semaines pour le grand jour ! C’est une autre manière de vivre le défilé, plus spontanée. Et c’est un clin d’œil à la création de ce défilé, fondé par Guy Darmet en 1996, après avoir vu celui de Rio de Janeiro.

Propos recueillis par Agnès Izrine

A propos de l'événement

Biennale de la Danse de Lyon
du samedi 6 septembre 2025 au dimanche 28 septembre 2025


et en région jusqu’au 17 octobre.

Tél. : 04 27 46 65 65.

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