Virtuose seul en scène, « Au nom du Père, du Fils et de Jackie Chan » voit Matthias Fortune Droulers jouer sa propre psychothérapie.
Au travers d'un virtuose seul en scène au [...]
Georges Lini porte à la scène le texte d’Oscar de Summa, La sœur de Jésus-Christ. Il donne la parole au talentueux Félix Vannoorenbergh et confie la musique à la virtuose Florence Sauveur. Un duo explosif qui dégomme à grands coups de Smith & Wesson 9 mm les normes dominantes du patriarcat.
Boum…Boum…Les coups de pistolet résonnent dans la bouche de Félix Vannoorenbergh, narrateur épique vêtu d’une robe rouge écarlate. Tel un aède sous le soleil d’Italie, il nous embarque dans l’odyssée de Maria, la fameuse sœur de J.-C. (qui n’est autre que Simone, le BG aux cheveux longs qui joue Jésus dans les passions vivantes du village). Elle, elle avance vers un objectif sûr et certain, crosse en main, militaire ; nous, nous naviguons à vue vers un horizon encore inconnu. Au fil du récit, les personnages de cette fabuleuse enquête naissent les uns après les autres. Les gars du chantier, les femmes, les enfants, les barbiers, les bikers, le monde se fige au passage de Maria…avant de s’agiter, avant d’agir. Car c’est ce qu’interroge le texte millefeuille d’Oscar de Summa : notre responsabilité morale, notre capacité à faire bloc, quand on « fait violence » à la sœur de J.-C., aux filles et aux femmes.
« Si tu es un homme »
Sous nos yeux ébahis, un ballet de vêtements suspendus se met soigneusement en place à l’arrière-scène, figurant la foule qui se presse autour de cette ado messianique. On pense amèrement à l’exposition Que portais-tu ce jour-là ? de Jen Brockman et Dr Mary Wyandt-Hieber, dénonçant la culture du viol dans nos sociétés patriarcales. La racine du mal dont veut se débarrasser Maria, c’est cela : « le petit vers » entre les jambes, « les têtes de gland », balance une tante. Georges Lini fait vivre ces mots dans un rythme diablement maîtrisé où l’intelligence de la mise en espace résonne avec la justesse de l’interprétation. Qui plus est, la scénographie, imaginée par Charly Kleinermann et Thibaut De Coster, a été récompensée au Prix Maeterlinck 2023. La composition et l’interprétation musicales pourraient également rentrer au Panthéon des choses les plus réussies de cette pièce. Florence Sauveur (violoncelle, piano et voix) enchante par sa poésie et son intensité. Dommage qu’elle ne soit pas plus intégrée au récit, car la soudaine complicité avec le comédien naît un peu tard. Il n’en reste pas moins que c’est une rencontre mémorable avec un texte, un comédien et une musicienne.
Amandine Cabon
à 16h15. Relâche les mercredis. Durée : 1h15. Tél. : 04 90 14 07 99. A partir de 14 ans.
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