Jazz / Musiques - Entretien

Viret-Ferlet-Moreau

Viret-Ferlet-Moreau - Critique sortie Jazz / Musiques Paris Café de la Danse


PIANO-BASSE-BATTERIE / CAFE DE LA DANSE

Quel fut le projet originel de ce trio né en 1998 ? Comment ce projet et votre vision de ce groupe ont-ils évolué au fil des années, jusqu’à ce nouvel opus ? 

Edouard Ferlet : Le trio est né lors d’une session sans aucun objectif précis, juste pour jouer de la musique ensemble. Dès les premières notes, nous nous sommes rendus compte qu’il se passait quelque chose de fort entre nous. Le premier album s’est fait naturellement puis nous nous sommes posé des objectifs à chaque nouvel album pour nous mettre toujours en état d’alerte. Les premiers albums correspondaient à une envie d’essayer toutes sortes de mode de jeu et de composition pour nous mettre en situation de défis. Comme une sorte de petit combat contre le confort et les habitudes qui nous empêchaient de prendre des risques. Depuis l’arrivée de Fabrice Moreau (qui a remplacé Antoine Banville, ndlr), nous arrivons maintenant à un équilibre qui nous permet de continuer à expérimenter, mais aussi de proposer une musique accessible et ouverte, avec encore plus de clarté et d’évidence. C’est assez exceptionnel de pouvoir continuer à travailler ensemble avec une vision esthétique commune, les mêmes rêves, la même conviction. C’est pour cela que dans le cadre de notre travail nous avons de moins en moins besoin de nous parler ou de penser à ce qu’on a à jouer : on se tait et on s’écoute jouer !

 

  « On se tait et on s’écoute jouer ! »

 

Quel sens donnez-vous au titre « L’ineffable » ?

Jean-Philippe Viret : Autant d’années de recherches, de partage,  de concerts, soudent forcément les artistes qui s’autorisent ainsi à laisser leur intimité rejoindre celle de l’autre. Cela ne se dit pas mais cela s’entend ; c’est le propre de l’ineffable. Il s’agit, à travers ce titre, de célébrer notre parcours et cette quête que nous avons, nous  musiciens, d’exprimer l’inexprimable.  Au fil des années, comme une évidence de cette persévérance, je me suis aperçu que les titres de nos premiers enregistrements formaient le début d’une phrase. Curieux de voir où celle-ci nous mènerait, et séduit par l’idée que chaque disque soit le chapitre d’un livre que nous écrivons à trois, je me suis amusé à la continuer. Aujourd’hui, elle peut se lire comme suit : « Considérations : Etant donné l’indicible, autrement dit, le temps qu’il faut pour l’ineffable…»…

 Vous citez Yeats au sujet de cet album. Pourquoi ?

Fabrice Moreau :  L’expérience accumulée au cours de ces années passées avec Jean-Philippe Viret et Édouard Ferlet m’a permis lors de l’enregistrement de « L’Ineffable » d’oublier ce que je sais du Trio pour me laisser aller sans idées préconçues à jouer cette musique particulière comme si je l’entendais pour la première fois. Sentir les choses plutôt que les savoir, voilà ce qui m’a animé… Un peu comme dans L’Aube de Yeats : « Je voudrais – car tout le savoir ne vaut pas plus qu’un brin de paille – être ignorant et fantasque comme l’aube. »

Propos recueillis par Jean-Luc Caradec 

A propos de l'événement


Viret-Ferlet-Moreau
du mardi 3 mars 2015 au mardi 3 mars 2015
Café de la Danse
5 Passage Louis-Philippe, 75011 Paris, France

à 20h. Tél. 01 47 00 57 59.


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