Une saison avec Haydn

Les quatuors à cordes de Haydn, source du genre, n’ont pas pris une ride. Cette formation à laquelle le compositeur autrichien consacra plus d’une soixantaine de partitions – le plus souvent regroupées par six – lui a permis d’expérimenter une musique de plus en plus riche, rythmiquement très variée. Dès 1772, avec les quatuors dits « du Soleil », l’indépendance des quatre voix instrumentales ouvre des perspectives – au sens propre – que les symphonies prolongeront à une autre échelle. Pour illustrer cette éternelle jeunesse du quatuor haydnien, l’Auditorium du Louvre invite quelques jeunes ensembles à s’y mesurer.

Jeunesse de Haydn

Le coup d’envoi de cette belle anthologie est donné le 11 octobre par le Quatuor Hanson (Quatuors op. 20 n° 5 et op. 50 n° 6, ainsi que les 5 mouvements op. 5 de Webern, intéressante mise en perspective). Les quatre musiciens, réunis depuis 2013, ont remporté l’an dernier plusieurs prix au concours… Haydn de Vienne. Suivront le quatuor Doric, qui du haut de ses vingt ans d’existence fait figure d’aîné (deux quatuors de l’op. 33, que Haydn lui-même tenait pour ses expériences les plus hardies, et des pages de Purcell), les jeunes Anglais du Quatuor Castalian (Quatuors « Les Quintes » et « L’Empereur » tirés de l’op. 76, suivis du Quatuor avec hautbois de Mozart avec Olivier Stankiewicz), le tout jeune Quatuor Yako, fondé en 2015 (avec Schubert en regard de Haydn) et enfin le Quatuor Arod, pour un parcours d’un siècle et demi, du « Lever de soleil » de Haydn au Quatuor n° 5 de  Bartók en passant par le romantisme de Brahms (Quatuor n° 2). L’hommage à Haydn se prolongera avec orchestre (Le Concert de la Loge, Il Giardino Armonico), au piano (Jean-Efflam Bavouzet) ou en trio (Trio Sōra).

Jean-Guillaume Lebrun