Classique / Opéra - Gros Plan

Quatuor Béla

Quatuor Béla - Critique sortie Classique / Opéra


FRANCE / MUSIQUE DE CHAMBRE

Si le quatuor à cordes, depuis deux siècles et demi, est une formation extrêmement vivante, un vent nouveau souffle depuis quelques années et a déjà amené sur le devant de la scène musicale des interprètes à la personnalité bien affirmée, qui entendent faire du quatuor un instrument d’aujourd’hui. Dans le paysage actuel, le Quatuor Béla est l’une des formations les plus enthousiasmantes. En 2006, ces quatre musiciens issus des Conservatoires supérieurs de Paris et Lyon, s’unissent pour défendre le répertoire du 20e siècle et susciter l’écriture d’œuvres nouvelles, mais sans jamais couper le lien avec les œuvres majeures des XVIIIe et XIXe siècles où ils font aussi merveille. Dix ans plus tard, le travail accompli se manifeste par de nombreuses créations, des enregistrements remarqués (dont un disque Ligeti et une expérience à quatre mains des compositeurs Daniel d’Adamo et Thierry Blondeau, récompensés par l’Académie Charles Cros), et une reconnaissance unanime du monde musical – ils ont notamment reçu en 2015 le Grand Prix de la Presse musicale internationale. Au même titre que d’autres formations tels les quatuors Diotima et Tana, le Quatuor Béla est désormais un partenaire fidèle des compositeurs d’aujourd’hui. L’an dernier, pour la soirée d’ouverture de la Biennale de quatuors à cordes de la Philharmonie de Paris, il donnait deux œuvres en première audition, dont White Face, premier quatuor de Philippe Leroux, impressionnant de ramifications et de virtuosité. Cette partition, le Quatuor Béla l’a depuis emmenée en tournée jusqu’à la Villa Médicis à Rome ou récemment à l’Arsenal de Metz. C’est là l’une des grandes qualités du quatuor : assumer ses responsabilités quand il s’agit de se faire la voix des compositeurs d’aujourd’hui. Et cela marche plutôt bien. Le Quatuor n° 2 de Frédéric Pattar, œuvre sublime écrite sur mesure pour les quatre musiciens, accompagne désormais les Béla, associée à Schubert (Quintette à deux violoncelles avec Noémi Boutin en invitée, comme ce 14 janvier à Sablé-sur-Sarthe) ou à Debussy et Britten (le 26 janvier à Cavaillon).

Dépasser les frontières

L’engagement du Quatuor Béla pour la musique de son temps dépasse les frontières généralement admises de la « musique contemporaine ». En témoigne sa complicité avec l’inclassable Albert Marcœur, dont l’iconoclaste tour de chant (Si oui, oui, sinon non) est repris en mars à Metz (BAM, le 3) puis à Montreuil (La Marbrerie, 9 mars). Sortir la musique de ses manières convenues, de ses lieux communs, est une mission autant qu’une passion. En septembre dernier, le quatuor créait avec la chanteuse Élise Caron (autre inclassable !) Mabinogion, conte musical de Frédéric Aurier, violoniste des Béla, sur un texte d’Arthur Lestrange inspiré de légendes galloises. L’œuvre sera reprise l’an prochain à la Philharmonie de Paris, et entretemps, le Quatuor Béla participera à la création d’un opéra pour chœur d’enfants de Frédéric Aurier, Borg et Théa, destiné à tous les publics et mis en scène par Jean Lacornerie. Il sera présenté au festival Détours de Babel (25 mars) puis au Théâtre de la Croix-Rousse, en coproduction avec l’Opéra de Lyon (du 9 au 17 mai).

 

Jean-Guillaume Lebrun

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Quatuor Béla


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