Danse - Gros Plan

Portrait Lia Rodrigues dans l’édition 2021 du Festival d’Automne à Paris

Portrait Lia Rodrigues dans l’édition 2021 du Festival d’Automne à Paris - Critique sortie Danse Paris


Gros plan
Festival d’Automne à Paris / Lia Rodrigues

Lia Rodrigues vient de fêter les 30 ans de la Lia Rodrigues Companhia de Danças créée en 1990 à Rio de Janeiro. La Brésilienne, tant engagée sur le plan politique et dans la défense des droits de l’homme que militante en faveur de la danse contemporaine, fait l’objet, lors de cette 50e édition du Festival d’Automne, d’un Portrait qui retrace son parcours exceptionnel. Venue du classique, la chorégraphe monte d’abord le Grupo Andança à Saõ Paulo en 1977, une époque où la danse contemporaine était une utopie dans son pays. Elle part pour la France en 1980, est engagée chez Maguy Marin où elle participe à la création de May B. Rentrée au Brésil, elle fonde sa compagnie puis, en 1992, elle lance un festival de danse contemporaine, Panorama Rio Arte de Dança, qu’elle dirige jusqu’en 2005. C’est alors qu’elle décide de s’installer dans la favela de la Maré, un bidonville de 132 000 habitants au Nord de Rio, où elle intègre son école et sa compagnie dans un centre artistique –  un hangar de 1200 m2 – ouvert sur le quartier. Au cours de ce Portrait, le public aura d’ailleurs l’occasion de découvrir le Nucleo 2, la structure d’apprentissage intensif au sein de l’École libre de danse de Maré, qui présentera Exercice M, de mouvement et Maré au CENTQUATRE où elle est artiste associée. L’autre partie de l’école, le Nucleo 1, offre des cours de danse à des citoyens de 8 à 80 ans.

Réenchanter le monde

Le temps fort de ce Portrait sera la création de Encantado (« Enchanté »)du 1er au 14 décembre à Chaillot-Théâtre national de la Danse dont elle est aussi artiste associée. Comme en français, le terme « enchanté » a plusieurs sens, mais dans la culture afro-américaine, il convoque des entités naturelles animées, des forces mystérieuses et sacrées. Lia Rodrigues les invoque avec le désir de réenchanter le monde et les corps. On (re)verra aussi avec plaisir sa Fable de La Fontaine, Contre ceux qui ont le goût difficile, qui juxtapose avec malice la France de Louis XIV et le Brésil d’aujourd’hui. Enfin, Nororoca, nouvelle version de Pororoca, par la compagnie norvégienne Carte Blanche qui s’est installée dans la favela pour travailler cette recréation, est une métaphore de la confrontation des différences. La chorégraphe, qui se perçoit comme « personne collective », a généreusement conçu son Portrait comme une mosaïque, en invitant dix artistes brésiliens, dont certains ont été ses interprètes, à venir partager cet événement qui lui est consacré. Marcela Levi et Lucia Russo, Gabriela Carneiro da Cunha, Luis de Abreu, Cristina Moura, Marcelo Evelin, Renata Carvalho, Ana Pi, Thiago Granato et Volmir Cordeiro vont ainsi nous faire découvrir d’autres esthétiques lors du festival.

Agnès Izrine

A propos de l'événement


Festival d’Automne à Paris
du mercredi 8 septembre 2021 au samedi 11 décembre 2021


15 propositions, 10 chorégraphes brésiliens invités.


Tél : 01 53 45 17 17


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