Classique / Opéra - Gros Plan

Pop’pea

Pop’pea - Critique sortie Classique / Opéra


L’artiste vidéaste Pierrick Sorin est devenu un fidèle du Théâtre du Châtelet. Sa première collaboration remonte à La Pietra del Paragone de Rossini, donné en 2007. « Je n’avais jusqu’alors aucune attirance particulière pour l’opéra, j’avais même des réticences car je trouvais le contenu des livrets trop coupé des réalités contemporaines, nous confie Pierrick Sorin. Le directeur du Théâtre, Jean-Luc Choplin, m’a fait venir au Châtelet car il m’avait connu lors de son précédent poste de directeur artistique des Galeries Lafayette. Pour les Galeries, j’avais conçu des mises en scène miniatures à base de théâtre optique, avec des hologrammes. Il m’a proposé d’agrandir mon travail à l’échelle d’un opéra et ce fut l’un des événements les plus marquants de mon parcours. » Sa conception est radicale : Pierrick Sorin limite le décors à quelques maquettes et des caméras. Les mouvements des chanteurs sont projetés en gros plan sur un écran en fond de scène. « Dans l’idéal, un spectacle n’est pas fait pour être vu de loin. Grâce aux outils modernes, on peut en avoir une vision rapprochée. J’aime mettre en scène la fabrication d’images, toujours en direct », poursuit le vidéaste. On le retrouve ensuite en 2009, toujours au Châtelet, pour la production d’Opéra Pastorale de Gérard Pesson. Pierrick Sorin en garde un souvenir plus mitigé : « Je n’étais pas à l’aise avec le livret, que je trouvais trop hermétique. Par ailleurs, j’étais seul pour la mise en scène et j’avais du mal à mettre en place le jeu d’acteur. »

Marionnettes automatisées

Ce mois-ci, pour la production de Pop’pea, Pierrick Sorin s’associe, comme sur la Pietra del Paragone, à Giorgio Barberio Corsetti, qui a en charge le jeu théâtral des chanteurs. Sorin s’apprête, lui, à transformer à nouveau le plateau en un lieu de production d’images et à créer « une scénographie cinématographique qui pourra évoquer la bande dessinée réaliste ». Le dispositif comprendra également des marionnettes automatisées, dont les mouvements seront guidés directement par la musique, grâce à un système perfectionné de capteurs. Mais Pop’pea ne se limitera pas à des innovations visuelles : la partition de Monteverdi a été revue dans une version pop-rock, sous la direction musicale de Peter Howard, l’ancien batteur des Clash. Les violons, saqueboutes et clavecins sont remplacés par des guitares électriques, batteries et claviers. Le casting mélange des artistes lyriques (Valérie Gabail…) à des stars de la variété (notamment l’attendu Benjamin Biolay). Pierrick Sorin planche, lui, déjà sur son prochain opéra : La Flûte enchantée de Mozart, qu’il présentera en 2013 à l’Opéra de Lyon.

 

A. Pecqueur


Du 29 mai au 7 juin au Théâtre du Châtelet. Tél. 01 40 28 28 40. Places : 15 à 90,50 €.

A propos de l'événement




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