Classique / Opéra - Gros Plan

Norma

Norma - Critique sortie Classique / Opéra


Les baroqueux s’attaquent au bel canto. Après Rossini, c’est au tour de Bellini d’être interprété sur instruments anciens. L’Orchestre La Scintilla a ainsi récemment gravé La Somnambule (avec notamment Cecilia Bartoli et Juan Diego Florez, Decca) sous la direction d’Alessandro De Marchi. Et en ce mois de janvier, au Théâtre du Châtelet, l’ensemble Matheus et son bouillonnant chef Jean-Christophe Spinosi s’attellent au chef-d’œuvre bellinien par excellence : Norma. L’emploi des instruments d’époque va sans doute apporter un nouvel éclairage à la partition. Les cordes en boyaux et les cuivres naturels modifient profondément la couleur de l’orchestration. Mais surtout, c’est le rapport entre la voix et les instruments qui change considérablement. Le diapason est plus bas (430 hz au lieu de 442 hz), permettant aux chanteurs d’être plus à l’aise dans l’aigu. L’orchestre sonnant moins fort qu’une formation « moderne », les voix ne sont plus contraintes de projeter à outrance pour dépasser la fosse. Jean-Christophe Spinosi compte aussi en finir avec les fausses traditions qui parasitent ce répertoire. Par exemple, les points d’orgue, qui sont trop souvent d’une longueur démesurée pour permettre à la soprano de tenir son contre-ut… L’idée est de retrouver la dimension théâtrale intime propre à cet ouvrage, qui nous plonge dans des méandres sentimentaux au temps de la Rome antique.
 
Mise en scène contemporaine
 
La relecture de cette nouvelle production de Norma ne se limite pas aux instruments. La mise en scène de Peter Mussbach promet également de revisiter une œuvre souvent ampoulée dans des réalisations poussiéreuses. Cet Allemand, ancien assistant de Jean-Pierre Ponnelle, est connu pour ses réactualisations contemporaines et parfois sulfureuses. Au Festival d’Aix-en-Provence, en 2003, il avait ainsi représenté Violetta, dans La Traviata de Verdi, sous les traits de Marilyn Monroe. Du côté des chanteurs, on se réjouit de retrouver l’excellente basse Nicolas Testé en Orovesco. Le rôle-titre sera tenu par Lina Tetriani, une voix géorgienne à découvrir (notamment dans un « Casta diva » attendu…). Signalons encore dans la distribution la présence de Paulina Pfeiffer (dans le rôle d’Adalgisa) et de Nikolai Schukoff (dans celui de Pollione).
 
J. Lukas

Les 18, 20, 22, 26, 28 janvier à 20h et le 24 janvier à 16h au Théâtre du Châtelet. Tél. 01 40 28 28 40. Places : 10 à 125 €.

A propos de l'événement




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