Laurent de Wilde fait le tour de son monde

Pianiste, auteur de référence (sur Thelonious Monk comme sur l’histoire des claviers), animateur radio, producteur, défenseur des interprètes… Laurent de Wilde est l’homme de nombreux talents. À tel point que le Châtelet a décidé de lui dédier toute une soirée dans son festival. En première partie, le pianiste franco-américain partagera la scène avec son confrère franco-congolais Ray Lema. Depuis 2016, tous deux ont l’habitude d’élaborer de la musique ensemble, glissant avec bonheur au fil du groove. Par-delà son aspect spectaculaire, leur tête-à-tête offre une succession de petits bonheurs, de chansons sans paroles et de subtiles constructions rythmiques qu’ils veillent à ne pas surcharger de trop de notes.

Un sextet inédit

Pour la seconde partie, Laurent de Wilde se présentera en sextet, en hommage au passé de l’un de ses invités, Eddie Henderson, qui fut, dans sa jeunesse, membre des fameux Jazz Messengers d’Art Blakey. À 83 ans, il possède une stature de légende, qu’il doit à sa participation au groupe Mwandishi de Herbie Hancock. De Wilde l’a connu à la fin des années 1980, lorsque, résidant à New York, il enregistrait avec la crème de la scène locale des albums qui fleuraient bon le hard bop. Aux côtés de cet « ancien », de Wilde a réuni la saxophoniste alto Géraldine Laurent, le tromboniste Daniel Zimmermann, ainsi que le contrebassiste Darryl Hall et le batteur Donald Kontomanou. Une équipe de haut vol, avec laquelle il se propose de relire des titres extraits de ses différents albums. Jolie façon de s’offrir une petite rétrospective personnelle.

Vincent Bessières