Nev, Rose et Sarah canent

« Reprendre son propos avec mes mots, mes émotions, et mon explication du comment on en vient au suicide, ou à l’enfermement de soi », réclame Santana Susnja, prise entre l’admiration pour 4.48 Psychose et le silence respectueux qu’exigea son auteur avant de mettre fin à ses jours, quelques semaines après avoir achevé la rédaction de ce monologue poétique, dans lequel une jeune psychotique annonce sa fin pour 4h48. Sarah Kane « s’est enfermée dans sa tête », dit Santana Susnja, qui choisit une scénographie reproduisant cet enfermement. Autre inspiration, celle de Tarkovski, et son art de mêler réel et irréel. Hologrammes et musique en live (composée et interprétée par Louis-Jules Ramanitra, alias Goodjiu) contribuent à créer un univers poétique et mental, dans lequel évolue la jeune comédienne, en nautonier inspiré de cette traversée des remous de l’âme.

Catherine Robert