Moscou Paradis

Il n’y a pas plus grinçant que la musique de Chostakovitch. Avec ce compositeur, il faut savoir lire derrière les notes : un solo de basson, un rythme de percussions offrent parfois une critique acerbe du régime soviétique. Car Chostakovitch devait composer avec la censure stalinienne – une gageure. L’humour était donc pour lui un chemin de traverse bienvenu. On le voit en particulier dans ses œuvres légères, bien moins connues que ses grandes symphonies tragiques.

Broadway à Moscou

Le Théâtre de l’Athénée a l’intelligence de redonner vie à une savoureuse comédie de Dmitri Chostakovitch, Moscou, quartier des cerises, dans une libre adaptation intitulée Moscou paradis. Une vraie comédie musicale, Broadway à la sauce soviétique ! Derrière l’humour se glisse dans le livret une problématique toujours bien actuelle, la recherche de logements. Et toute l’énergie que mettent les protagonistes à y arriver. On ne vous en dit pas plus… Cette production est portée par Opéra Louise, une compagnie lyrique qui assume une vision décomplexée du lyrique. En résidence en Suisse, au Théâtre de Fribourg, cette structure revisite les ouvrages du répertoire, en version chambriste et théâtrale, toujours décalée. La partition de Chostakovitch est ainsi donnée avec seulement deux pianos et deux percussionnistes. Et des chanteurs tous plus engagés les uns que les autres. La mise en scène est signée Julien Chavaz et la direction musicale Jérôme Kuhn.

A. Pecqueur