Monstres

Un titre coup-de-poing pour la nouvelle pièce de DeLaVallet Bidiefono ! Créée au festival des Francophonies en Limousin, elle trouvera sans doute également une juste résonance à Brazzaville, dans le lieu que le chorégraphe vient de sortir de terre. Car la démarche artistique du chorégraphe est profondément liée à sa démarche politique, quand danser au Congo, pays marqué par la dictature, était douteusement rattaché à un projet néo-colonialiste. Mais rien d’une « danse des Blancs » dans ses spectacles, plutôt une recherche où le corps est porteur de toute la puissance du langage. Ici, on ne danse effectivement pas pour rien, mais pour résister. La musique live (deux batteurs et un guitariste) accompagne le combat, et les gestes expriment une résistance sous forme de lutte pour la vie. La scène, tout en échafaudages, figure un lieu en construction, et la danse, acrobatique, montre l’énergie à bâtir un monde nouveau, coûte que coûte.

N. Yokel