Bleu.

On a récemment constaté l’art de l’espace chez Yvann Alexandre, notamment dans la grandeur de monuments où sa danse a pu se loger. Des traversées, des rencontres, des élans et des mouvements toujours fluides pour loger son abstraction. Avec Bleu., une pièce presque en contrastes de noirs et de blancs, le chorégraphe cisèle plus avant son écriture, comme du sur-mesure sur la peau. Une danse de l’impact, comme il la nomme, mais qui se niche dans la retenue, dans une violence presque à retardement. Très visuelle, la pièce repose également sur des états de corps contenus, des gestes jamais épuisés, des détails de mains profonds mais presque tus. D’un effondrement, Yvann Alexandre fait pourtant une renaissance, d’un plateau vide un paysage mouvant en construction. Lignes et finesse conduisent les gestes qui se répondent d’un corps à l’autre dans un temps suspendu.

N. Yokel