Vous avez fondé en 2002 le Taki Concordia Conducting Fellowship pour accompagner et promouvoir les femmes cheffes d’orchestre. Vingt ans plus tard, quel bilan en tirez-vous ?
Marin Alsop : Il y a eu des progrès en vingt ans, c’est certain, et le contexte #metoo a pu être un accélérateur. Cela dit, je ne peux pas être satisfaite tant il reste de chemin à parcourir. Dans certains pays, ouvrir la direction aux femmes reste encore un défi. L’expérience a montré que le changement ne vient pas tout seul. C’est par une action délibérée, en se fixant des objectifs sur le moyen terme, que l’on peut faire avancer les choses et changer le paysage de la musique classique.
« L’expérience a montré que le changement ne vient pas tout seul. »
Est-ce que finalement aider les jeunes cheffes, ce ne serait pas aussi aider la société tout entière à grandir ?
M.A. : Oui, c’est une bonne façon de voir les choses. Ce que je constate chez les jeunes cheffes, notamment celles que j’ai accompagnées avec Taki, c’est qu’en plus d’être d’excellentes musiciennes, ce sont de vraies citoyennes impliquées, qui mettent leur talent au service de la société, avec des projets tel le Refugee Orchestra Project de Lidiya Yankovskaya.
Vous allez partager l’Orchestre de Paris avec trois jeunes cheffes. Quel sera votre rôle auprès d’elles ?
M.A. : Il s’agit d’être une personne ressource, de les aider techniquement dans leurs relations avec l’orchestre, de répondre à leurs interrogations. Nous avons de la chance de travailler avec un orchestre ouvert, très réactif, qui m’a toujours accueillie avec bienveillance et réactivité. Ce devrait être une belle expérience pour ces jeunes cheffes.
Propos recueillis et traduits de l’anglais par Jean-Guillaume Lebrun
Jeudi 3 mars à 14h, vendredi 4 mars à 19h, samedi 5 mars à 14h30 et 19h, dimanche 6 mars à 14h30 et 19h30. Tél. : 01 44 84 44 84. https://lamaestra-paris.com
Foisonnante, vertigineuse, déstabilisante, [...]
Une spectaculaire production qui plonge le [...]
Pauline Haudepin revisite le motif du baiser [...]