Pour Stéphane Olivié Brisson, il faut imaginer « La Mort Heureuse ».
Mis en scène par Stéphane Olivié Brisson, le [...]
Ne vous attendez pas à voir surgir un clown de sa boîte. Enfin, pas celui que vous vous imaginiez, l’Auguste, le traditionnel ou encore le Blanc. Avec Nuancier clown, Ludor Citrik nous invite à déconstruire notre vision de ce drôle de personnage, complexe et profondément libre.
Irrévérencieux à souhait, mal poli comme on l’aime, bouffon et poète, Ludor Citrik sort le grand jeu. Une clown-férence d’une heure dix poilante, désopilante, mordante, captivante…Vous l’aurez compris les mots sont de la partie. Après une captatio benevolentiae de derrière les cartons, une sorte de Puck fardé de blanc et affublé d’un manteau de pelouse façon Cétélem, commence à nous conter les origines du clown. Depuis l’époque élisabéthaine, en passant par le spectacle équestre du XVIIIème, jusqu’au duo de l’Auguste et du clown blanc, Ludor Citrik plonge les mains dans le cambouis de l’histoire. Loin de toute pédagogie ennuyeuse, il use des ressorts de l’art clownesque pour livrer toute la science accumulée au fil de ses recherches. Moment d’apothéose drôlissime lorsque, grimé en conférencier, il se lance dans un monologue hilarant sur : « Rire et canicule ». Le « camping Dati » y est d’ailleurs chaleureusement remercié pour le prêt de la tente où se déroule la représentation.
Le « maître du désordre »
Au-delà des grands moments de rires éclatants, il faut souligner la justesse et l’intelligence de Nuancier clown. Ludor Citrik déballe une palette de couleurs, d’intentions et d’innovations. Passant du clown complétement déjanté qui fait trembler les gradins, au clown jongleur de mots, il interroge avec facétie et minutie cette figure aux nuances multiples. « Quittons les oripeaux de cette société malade ! » nous enjoint-il, tout en se dévêtant, quittant par là le plus petit masque du monde, devenu trop lourd à porter. On perçoit les fissures, les éclats d’une vie à se tournicoter dans tous les sens, se tortiller les méninges, se triturer la face, se désarticuler comme un pantin. Émerge alors « un protoclown », un moyen de se débarrasser de ces masques qui nous collent à la peau. Ludor Citrik revient donc aux origines, fait de la terre glaise son nouveau maquillage. La « motte de terre » fondatrice (klönne en germanique) qui donne vie à la plus merveilleuse et complexe des conditions : clown.
Amandine Cabon
à 16h20. Durée : 1h10. Tél. : 09 74 74 64 90.
Mis en scène par Stéphane Olivié Brisson, le [...]
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