Lucas Santtana signe « O céu é velho há muito tempo » chez Nø Førmat!.

Ce huitième album intitulé « O Céu E Velho Há Muito Tempo » (Le ciel est vieux depuis longtemps) de cet artiste majeur de la scène brésilienne depuis 20 ans, dont les racines musicales sont à chercher du côté du mouvement tropicaliste, tranche avec la complexité et le foisonnement rythmique et sonore de ses précédents opus. Il sonne au contraire comme la réponse apaisée et douce, dans la simplicité de la formule guitare-voix, à son regard effaré sur un monde qui tourne mal.  « Puisque nous sommes dans une époque où tout le monde crie très fort, où personne ne veut écouter l’autre, j’ai pensé que c’était le moment de parler tout bas aux oreilles des gens » confie Lucas Santtana.

Guitare-voix

A la situation politique et sociale très dégradée de son pays, en particulier depuis l’arrivée de Jair Bolsonaro au pouvoir, il répond avec simplicité, sans mièvrerie, sans rien éluder des réalités, mais en choisissant les voies de la poésie et du dépouillement. Parfois même de la nostalgie, comme dans « A Pele Morena », ballade d’été remémorant « à travers le souvenir de couleurs, de gens et de sons, un réveillon passé avec des amis sur une plage paradisiaque au nord-est du Brésil » ou encore dans le titre « Uma (Criança) » (Un enfant), bonus révélé récemment issu du dernier album en date, une bossa nova tendre composée avec Arto Lindsay évoquant le bonheur imparable et limpide de l’arrivée au monde d’un nouveau-né… Autant de chansons qui choisissent le plus court chemin pour aller vers la beauté.

Jean-Luc Caradec