L’Homme hors de lui

Voilà un homme dont la parole se lance dans l’espace, comme une offrande ou « un jet de dés ». Un homme dont la pensée avance par sauts comme « une figure de danse » pour dire l’indicible de l’aventure humaine. Dans une sorte de « Théâtre de la cruauté comique ». A la fois peintre et écrivain, Valère Novarina fait vivre la matière du langage dans un jeu d’énergies qui bouleverse, renverse, traverse les corps. Dans un rythme et une respiration qui débordent et se transforment. « Nous avons tous à traverser des tempêtes verbales, à réveiller des monstres endormis, des zones
 du langage inexplorées depuis les jours d’avant notre naissance. » confie le créateur. Une telle entreprise ne peut que faire du bien à l’heure où le langage ne sert que trop à commenter, théoriser ou communiquer. Sur scène, la parole s’écrit en quatre actes et quatre couleurs. Un homme entre : Le Vivant malgré lui. Devenant à l’Acte 2 Le Bonhomme de terre. Devenu Le Déséquilibriste. Devenu Le Chanteur en perdition. En quête de “sentiments inconnus“ et de “souvenirs animaux“…

Agnès Santi