Les Multipistes

C’est Bataille, le duo inimitable composé par Hassan Razak, comédien et percussionniste corporel, et Pierre Cartonnet, circassien, qui ouvre le festival. Attention la castagne : ceux-là vont se déchaîner, dans un climat de douce violence, de franche camaraderie et d’ironie certaine, et se lancer dans un corps à corps maîtrisé juste ce qu’il faut. Sorties tout droit du Festival d’Avignon, ces représentations vont permettre à la pièce de s’étoffer, passant d’un format initialement court à une vraie re-création sous la houlette du chorégraphe Pierre Rigal, qui a donné vie à cette improbable mais délectable rencontre. Les choses se suivent mais ne se ressemblent pas : on voyage aux Multipistes comme dans des territoires extraordinaires où chaque petite chose est à découvrir. Le Cabaret New Burlesque présente un nouveau show absolument chaud, en collaboration avec le vidéaste Perrick Sorin à la mise en scène. La révélation du cru 2013 des Jeunes Talents Cirque Europe, une compagnie suédoise réunissant un français, un espagnol et un danois, a fait le voyage à Douai pour proposer leur saisissant Clockwork. Un spectacle à l’énergie débridée qui défie les lois de la pesanteur.

Cabaret, danse, acrobatie, magie mentale, musique…

La gravité, c’est également une donnée que Cécilia Bengolea et François Chaignaud ont voulu trafiquer pour leur spectacle Castor et Pollux. Ici, c’est le public qui est allongé, pour mieux regarder cette danse évoluant au creux des cintres. Les Multipistes sont aussi les rendez-vous de  fructueuses collaborations : la soirée « composée » en est le témoin, construite en complicité avec la compagnie MPTA (les mains, les pieds et la tête aussi) de Mathurin Bolze. Où l’on découvre le travail en duo du circassien Frangan Gehlker et du sondier Alexis Auffray, dans un habile dialogue entre l’artiste et le technicien, ainsi que la rencontre entre les frères Thabet et Mathurin Bolze, sous la direction musicale de Sofyann Ben Youssef (vu dans Rayahzone).

Nathalie Yokel