La Parabole des papillons

« Je travaille avec les habitants des quartiers populaires depuis trente ans. Mais je suis surtout travaillé par eux. Ce sont eux qui creusent mon imaginaire. Leurs poésies habitent mes spectacles ». Michèle Addala inscrit sa nouvelle création dans la filiation des précédentes pièces signées par la compagnie « Mises en scène » investie depuis l’origine dans une pratique quotidienne de l’art dramatique à la périphérie des villes. L’originalité de La Parabole des papillons  est de s’intéresser  à ce que « faute de mieux », la directrice de la compagnie nomme « l’être femme ». « Au printemps 2012, nous avons lancé des  ateliers de parole avec des habitantes des quartiers ouest d’Avignon. Nous avons partagé des points de vue, des expériences relevant de la sphère privée (femme, fille, mère, sœur, amante, épouse) ou publique (amies, voisins, vie sociale, politique) », explique Michèle Addala, qui, « avec ces temps de partage, tient la matrice de l’écriture du spectacle ». A partir de ce matériau premier, la poétesse Valérie Rouzeau et l’écrivain dramaturge Jean Cagnard ont été conviés à faire œuvre « pour permettre à la création de s’évader du cadre de la restitution sociologique, prendre une dimension proprement dramatique et poétique »  note Gilles Robic, collaborateur à la mise en scène. « La Parabole des papillons » mêle comédiens professionnels et amateurs sur le plateau. La distribution fait également la part belle au danseur Cheikh Sall et à sa « fanfarumaine » avec une quinzaine de jeunes garçons passés maîtres dans l’art du Step, et au chœur conduit par Maria Simoglou et Marjane Chémirani.

Marie-Emmanuelle Galfré