La Grande Duchesse

Douze ans déjà que la compagnie Les Brigands, née de l’imagination de Loïc Boissier, n’en finit plus de revisiter, réinventer et finalement contribuer à réhabiliter le répertoire lyrique léger « à la française », dont Offenbach reste le plus emblématique et génial représentant. Barbe-Bleue en 2001 ou encore Geneviève de Brabant (en 2002, déjà à l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet) ne furent-ils pas les premiers ouvrages présentés par la jeune troupe ? Pour son nouveau projet, Les Brigands restent fidèles à Offenbach et au théâtre parisien dont ils ont fait leur jardin avec une nouvelle version de La Grande Duchesse (d’après La Grande Duchesse de Gérolstein), présentée dans une version instrumentale resserrée pour neuf instrumentistes à travers la plume virtuose de l’arrangeur Thibault Perrine. « On sait la portée politique de cette œuvre présentée au Théâtre des Variétés, en 1867, à l’occasion de l’exposition universelle. La censure du second Empire s’en était inquiétée et tous les souverains d’Europe ont vu cette satire féroce du militarisme, des cours et de leurs petitesses, des faveurs gratuites, de la politique confisquée au peuple, du bon plaisir du souverain fondé sur l’humeur du moment. C’est tout cela qui fait l’audace et l’attrait du premier acte, les autres actes se développant autour d’une intrigue de cœur que l’on souhaite aménager… » explique Philippe Béziat qui signe la mise en scène, associé à Christophe Grapperon pour la direction musicale. Autour de lui, dans les principaux rôles : Isabelle Druet, David Ghilardi, Emmanuelle Goizé et Olivier Hernandez.

J. Lukas