La Clémence de Titus

Rien ne va plus au Cercle de l’harmonie. L’ensemble sur instruments anciens traverse une période de tensions entre son chef, Jérémie Rhorer, et son violon solo, Julien Chauvin. Cette situation risque d’aboutir à la création de deux orchestres, l’un dirigé par Rhorer et l’autre sous la houlette de Chauvin. En attendant, l’ensemble est dans la fosse du Théâtre des Champs-Elysées (TCE) pour une nouvelle production de La Clémence de Titus de Mozart. Fidèle à sa ligne, cherchant le compromis entre les versions traditionnelles et les relectures modernes, Michel Franck, le directeur du TCE, a confié la mise en scène à Denis Podalydès, entouré d’Eric Ruf aux décors et de Christian Lacroix pour les costumes. Espérons que cette production nous fera oublier le dernier spectacle du TCE, un Castor et Pollux de Rameau d’un académisme affligeant. Quant à la distribution vocale, elle est très attirante sur le papier. Sont attendus notamment Kurt Streit dans le rôle vaillant de Titus, ou encore la divine Karina Gauvin en Vitellia, et la plus que prometteuse Julie Fuchs en Servillia. Comble du luxe : les parties chorales, très réduites dans cet ouvrage, sont tenues par l’excellent choeur Aedes. Beaucoup de bonnes raisons de voir cette production, donc, en espérant qu’elle ne soit pas la dernière donnée par le Cercle de l’harmonie sous cette mouture.

A. Pecqueur