Intimacy d’Adriano Cortese

Le théâtre, pour Adriano Cortese, est « un drôle d’endroit ». « Par certains côtés », dit-il dans un entretien réalisé pour le Festival d’Automne à Paris, « c’est un lieu sordide. Il implique beaucoup de tromperie, de ruses, toutes sortes de choses ». Et il l’aime pour cela. Pour cette complexité, qu’il questionne depuis les années 2000 avec sa compagnie Ranters Théâtre. Pour sa première venue en France, l’Australien présente au Théâtre de la Commune une pièce créée en 2010 : Intimacy, où il interroge notre capacité à être sincère devant un parfait inconnu. Où il part en quête de la part de fiction que l’on met quotidiennement dans nos récits, dans nos conversations.

Histoires d’autres

Interprété par Adriano Cortese lui-même et par Beth Buchanan ainsi que Patrick Moffatt, Intimacy trouve son origine dans des conversations qu’il a menées un soir avec des inconnus. Par curiosité, sans l’intention d’en faire un spectacle. Sur le ton de la discussion, jouant sur la frontière entre acteur et personnage, chacun y porte différentes histoires. Certaines banales, d’autres folles. Cela afin d’« interroger le fait d’être dans un théâtre ». Pour partager, le temps d’une représentation, un même espace avec les parfaits inconnus au cœur de la démarche du Ranters Théâtre, pour qui l’ordinaire est plein d’une grande étrangeté. Plein de petits mythes à observer, à magnifier.

Anaïs Heluin