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Après sa création en 2017, Sandrine Lescourant reprend Icône(s) et propose à quatre interprètes virtuoses de danses urbaines de mener un combat émancipateur qui les entraîne entre colère et allégresse.
Lorsque nous pénétrons dans la salle, la musique retentit et les quatre danseurs et danseuses tout sourire qui sont déjà sur scène s’échauffent. Tour à tour l’un d’entre eux donne des consignes que les autres suivent : talon fesse, marcher de côté, courir, « Tout le monde lève les mains », « Tout le monde regarde le public ». Mais les choses s’emballent et l’atmosphère se tend. Les instructions complexes ou trop rapides deviennent impossibles à suivre jusqu’à, en guise de protestation : « Personne ne respire ! » et une plainte : « C’est qui ce tout le monde ? » La discordance entre ces deux émotions opposées que sont la joie et la rage, les interprètes d’Icône(s) vont l’expérimenter pendant près d’une heure en déployant chacun sa technique de danse urbaine avec une grande maîtrise – breaking, krump, popping – en solo ou en groupe.
Brouiller la frontière entre spectacle et réalité
Ils ramperont au sol tels des commandos, s’affronteront ou affronteront des adversaires imaginaires, célébreront des victoires, se serreront la main, riront bras dessus bras dessous. Leur danse s’interrompra pour des prises de parole. « Houlà ! Tu ne vas quand même pas sortir habillée comme ça ? Et ton mari il en pense quoi ? », « T’es Française ? » pour l’une ; « Tu vois, j’ai la pression un peu, ça m’arrive souvent parce que j’ai l’impression qu’on attend quelque chose de moi, c’est fatiguant, alors que j’ai juste envie qu’on me regarde pour de vrai. » Ce faisant, comme à d’autres moments d’Icône(s), elles brouilleront la frontière entre les rôles qu’elles jouent et les jeunes femmes qu’elles sont. Pour cet opus créé en 2017 et repris en 2022, Sandrine Lescourant parle d’affranchissement, de conquête d’une liberté émancipatrice. Malgré le talent et l’implication de ses quatre interprètes, nous saurons finalement trop peu de leurs carcans pour être réellement émus par leurs combats.
Delphine Baffour
à 20h20. Tél. 04 90 82 33 12. Durée : 50 mn.
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