Stanislas Nordey reprend « Le Voyage dans l’Est » de Christine Angot, une mise en scène puissante sur le thème de l’inceste
Dans Le Voyage dans l’Est, récit paru en [...]
Helena Noguerra reçoit les spectateurs comme en son salon, dans une forme de proximité amicale qui se moque des conventions théâtrales, pour rendre hommage à Frida Kahlo en lisant ses textes.
Lèvres ourlées de duvet, sourcils épais et bouche sanglante : Frida Kahlo, à la fois peintre et muse, est un étonnant mélange de force et de sensualité, de douceur et de provocation. André Breton comparait son œuvre à « un ruban autour d’une bombe ». La vie éclatante de celle qui ne céda pas plus aux diktats des mœurs qu’à ceux de l’art de son temps l’a transformée en égérie de l’anticonformisme. Helena Noguerra en fait le portrait en trois temps : la blessée, l’amoureuse et la militante. En même temps qu’elle raconte la vie de Frida la coja (la boiteuse), comme la surnommaient ses camarades de classe, la comédienne se livre et raconte les raisons qui l’ont poussée à partager ses lectures avec le public. Le trait de crayon avec lequel elle fait se rejoindre ses deux sourcils et la robe bariolée qu’elle enfile la font ressembler à son modèle, dont elle avoue partager la joie de créer, l’amour de la solitude, le courage autodidacte et le goût de la liberté.
Lecture pour soir de relâche
Accompagnée par Laurent Guillet à la guitare, Helena Noguerra chante, danse et lit le texte plutôt qu’elle ne l’interprète, avec une fraîcheur volontairement candide, comme si elle découvrait à chaque ligne les douleurs et les joies de Frida, belle comme un soleil et sombre comme une tempête. Pour qui ne connaît pas la vie de l’artiste, le spectacle offre un intéressant parcours biographique, puisé dans le texte de Françoise Hamel. Se succèdent l’enfance estropiée, l’accident de tramway, les séjours à l’hôpital, la rencontre avec Diego Rivera, l’amour fou, l’amour trahi, la séparation, les retrouvailles, le voyage à Paris et la rencontre avec « cette bande de fils de putes lunatiques que sont les surréalistes ». S’y ajoutent la passion pour Trotski, le soutien aux Républicains espagnols et le mépris pour les Français en général et les intellectuels parisiens en particulier, dont la fréquentation permet de « comprendre pourquoi l’Europe est en train de pourrir, pourquoi tous ces incapables sont la cause de tous les Hitler et les Mussolini ». Helena Noguerra fait volontairement simple et sincère, avec un évident désir de partage qui rend sa lecture sympathique.
Catherine Robert
En mars, lundi à 21h. Du 7 avril au 23 juin, dimanche à 19h30 et lundi à 19h. Tél. : 01 40 03 44 30. Durée : 55 min. A partir de 12 ans.
Dans Le Voyage dans l’Est, récit paru en [...]
Une femme, une machine à laver, quelques [...]
Julien Kosellek réunit Natalie Beder, Ayana [...]