Quels questionnements ont été à l’origine de ce projet de théâtre présentant des êtres qui perçoivent des choses que d’autres ne perçoivent pas ?
Gérard Watkins : C’est un peu la suite à la fois des études sur l’hystérie que j’ai effectuées pour mon spectacle Ysteria, en 2019, et du travail que j’ai mené plus récemment avec Anne Alvaro pour Hamlet. J’ai eu envie de me pencher sur le phénomène des ententes de voix, d’explorer le thème de l’imagination, des choses qui sont créées par l’esprit humain… Et je suis littéralement tombé amoureux de ce sujet.
Cela, en évitant les raccourcis de la psychiatrie…
G.W.: Exactement. Je me suis beaucoup inspiré des Réseaux des Entendeurs de Voix, mouvement né en 1987 aux Pays-Bas qui essaie de se distinguer de l’appellation de schizophrénie et des traitements médicamenteux. Ces femmes et ces hommes soutiennent que ce n’est pas parce que l’on entend des voix que l’on doit être enfermé, médicamenté ou stigmatisé. Ils font, au contraire, tout un travail visant à mieux assimiler, mieux accepter et mieux comprendre ces paroles qui, souvent, les terrorisent. Ces réflexions, que je trouve absolument remarquables, m’ont appris beaucoup de choses sur le rapport à l’autre, sur l’être humain. Il faut un courage extraordinaire pour affronter des situations aussi déstabilisantes.
Comment avez-vous construit votre spectacle ?
G.W.: Voix raconte l’histoire d’un groupe de personnes qui se réunit pour parler de ces expériences mystérieuses et intimes. Évidemment, il s’agit de théâtre. Je n’ai pas essayé de reproduire exactement, de manière ultra-réaliste, la vérité d’un groupe de parole. À travers cette création, j’ai voulu dessiner des portraits humains, imaginer les ressentis de ces êtres singuliers afin de favoriser le voyage des spectatrices et spectateurs au sein de leur existence. Pour donner vie à ces personnages fictifs, je me suis beaucoup documenté, notamment en lisant Living With Voices : 50 Stories of Recovery, un ouvrage passionnant sur le rétablissement d’entendeurs et d’entendeuses de voix. Ensuite, l’écriture s’est développée à partir de séances d’improvisations au plateau.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
* Textes édité chez : Esse que Editions.
Du mardi au samedi à 20h, le dimanche à 16h. Durée de la représentation : 1h45. Tél. : 01 43 28 36 36. www.la-tempete.fr.
Théâtre des Ilets CDN de Montluçon, création les 26 et 27 avril. Tél : 04 70 03 86 18.
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