Olivier Coulon-Jablonka nous parle de « Y’a quoi ? » ou comment combattre les stéréotypes souvent véhiculés sur la banlieue
Second volet de Nous sommes là, Y’a quoi ? [...]
Ahmed Madani poursuit l’aventure initiée, en 2024, avec un groupe d’adolescentes et d’adolescents d’Éragny-sur-Oise. Avec eux, il crée Si tu me cherches tu me trouves année 2, répondant à leur volonté empressée de continuer à faire du théâtre.
Que retenez-vous d’essentiel du travail que vous avez effectué, l’année dernière, avec le groupe d’interprètes de Si tu me cherches tu me trouves ?
Ahmed Madani : Sans doute le fait que ces adolescents, qui n’avaient aucun appétit pour le théâtre avant de se lancer dans ce projet, se soient trouvés happés par cette aventure au point d’exiger de la poursuivre, ce qui n’était initialement pas prévu. Ils nous ont clairement dit qu’ils aimaient le théâtre, qu’ils voulaient absolument continuer à en faire… Au début, avant d’apprendre à travailler sur un texte, à répéter, à être sur scène, ils étaient un peu égarés. Et puis, quelques jours avant la première, un déclic a eu lieu. Ils ont compris l’enjeu de ce qu’ils étaient en train de faire. La rencontre avec les spectateurs a été, pour eux, un véritable choc. Pour une fois, on les écoutait, on les regardait, leurs propos avaient du sens… L’apprentissage du théâtre a déclenché chez ces adolescents un regain de fierté, une restauration de la dignité, ce qui est extrêmement important, non seulement pour eux, mais aussi pour leurs familles. Je crois que personne n’imaginait qu’ils allaient avoir une telle forme de gravité sur le plateau, qu’ils allaient dire des choses aussi intenses. Cette immersion dans le théâtre leur a fait prendre conscience de leurs potentialités, de la possibilité d’affirmer publiquement leurs visions du monde.
Comment cette deuxième étape de travail s’est-elle organisée ?
A.M : Nous avons imaginé un dispositif de suivi sous forme d’ateliers, mené tout au long de l’année par un acteur de ma compagnie, Romain Bouillaguet. L’idée était de donner des clés supplémentaires à ces adolescents pour qu’ils continuent à apprendre à parler d’eux, à faire des improvisations, à évoluer sur scène… Dans Si tu me cherches tu me trouves année 2, nous approfondissons ce que nous avons fait en 2024. Le processus de création est le même, mais les jeunes vont plus loin, ils abordent d’autres thèmes, ils enrichissent leur proposition. La saison dernière, ils ont découvert la force du théâtre comme moyen d’expression artistique et humaine, comme endroit où peut s’exprimer leur sensibilité profonde. Il s’agit à présent de les aider à creuser ce sillon en faisant grandir ce qui s’est inscrit en eux. Nous avons recueilli de nouvelles paroles et exploré de nouveaux sujets, notamment le rapport à l’ennui, au rêve, à l’espérance… Cela, en continuant à faire en sorte que le théâtre ouvre l’imaginaire de ces jeunes à des espaces toujours plus larges, toujours plus vastes.
Manuel Piolat Soleymat
à 20h.
Tél. : 01 34 20 14 14.
Second volet de Nous sommes là, Y’a quoi ? [...]
Pour la deuxième saison consécutive, le [...]