Le pianiste Tanguy de Williencourt
Pluie de récitals d’automne.
Focus -280-Génération Spedidam
Après avoir été mondialement connu et reconnu comme le grand maître du basson contemporain, Pascal Gallois se consacre désormais à la direction d’orchestre. Il est aussi directeur du Conservatoire Mozart à Paris et a fondé en 2015 le festival des Musicales de Quiberon qui a lieu chaque année au mois de septembre.
Quel lien faites-vous entre votre pratique instrumentale d’hier et votre démarche actuelle de chef d’orchestre ?
Pascal Gallois : L’essentiel de mon activité d’ « instrumentiste-créateur » a souvent consisté à comprendre et à reproduire cet instant magique dans la pensée du compositeur quand il imagine son œuvre. Aujourd’hui, dans mon activité de chef d’orchestre, je partage ce travail d’approche de l’imagination du compositeur avec les instrumentistes de l’orchestre. Très souvent cette approche, tout comme les rapports acoustiques entre les instruments, nourrit les répétitions en préparation au concert, aussi bien pour le répertoire contemporain que pour le répertoire classique.
Vous êtes aussi un musicien-citoyen engagé dans la cité, en tant que pédagogue mais aussi en développant le projet du festival des Musicales de Quiberon ou en vous mobilisant sur les questions européennes…
Pascal Gallois : En ce qui concerne les Musicales de Quiberon, j’ai mis en place un projet dont l’ADN est la mise en regard des grands classiques avec les contemporains. Il est souvent passionnant de permettre ce dialogue entre les artistes de différentes époques. Par conséquent, en poursuivant ce but précis, l’organisation d’un festival, la direction d’un orchestre, la constitution d’un programme et l’échange avec le public sont naturellement le fruit d’un travail citoyen.
Quelle est la philosophie de ce festival ?
Pascal Gallois : Partager avec le public la même passion que les instrumentistes ressentent pour les anciens ou les contemporains. Partager également l’importance de vivre dans son époque, peut-être même davantage actuellement, avec des compositeurs vivants. La nécessité de les faire connaître, et aimer, auprès du grand public, ceci dans un lieu extraordinaire. Cette édition 2019 est consacrée au merveilleux Mozart et à Haydn pour les faire dialoguer avec des contemporains comme Glass, Birtwistle, Kurtag ou Sciarrino.
Propos recueillis par Jean-Luc Caradec