Nous sommes là tisse des liens, à Cergy-Pontoise, entre théâtre, jeunesses et territoires

Au départ de ce projet ambitieux, un appel du préfet du Val-d’Oise à Fériel Bakouri, directrice de Points Communs, pour parler de l’aggravation des rixes entre adolescents dans des quartiers du département. L’idée du représentant de l’État était de financer un nouveau dispositif artistique permettant d’organiser des ateliers avec la jeunesse autour du thème de la violence. Nous sommes là était né. Depuis toujours attentive aux enjeux de territoires, fortement engagée dans l’élargissement des publics de la scène nationale, notamment en allant vers des populations culturellement éloignées du théâtre, Fériel Bakouri a immédiatement saisi cette opportunité. Elle a sollicité Ahmed Madani pour mener, en 2024, le premier volet de ce projet sur trois saisons.

D’autres regards sur la violence

Comment les jeunes rencontrent-ils la violence dans leur quotidien ? « Les réponses apportées par les adolescents lors de la première saison nous ont surpris, déclare Fériel Bakouri. Elles s’éloignent des rixes, du rapport à la police, pour mettre en avant les violences intrafamiliales et la vie à l’école. » Suite au succès de cette première édition, le dispositif a été doublé pour 2025, avec la poursuite du travail mené par Ahmed Madani et un nouvel épisode imaginé par Olivier Coulon-Jablonka. En 2026, le cinéaste Matthieu Bareyre s’engagera dans la suite de l’aventure avec des adolescents du quartier des Louvrais, à Pontoise. Une nouvelle occasion d’envisager le monde à travers d’autres voix, d’autres sensibilités, d’autres regards.

Manuel Piolat Soleymat