Marie-Caroline Hominal présente « Numéro 0 / Scène III », un kaléidoscope de danses diffractées

Les titres de vos pièces font souvent référence à des formats spectaculaires, comme avec Ballet, Parad/isiaque, le Cirque Astéroïde, et aujourd’hui ce « numéro ». Pourquoi ?

Marie-Caroline Hominal : C’est vrai que dans les titres, il y a une image, en lien avec un mouvement. J’ai tout le temps ce désir d’expérimenter de nouvelles formes. Un numéro 0, c’est l’édition test des magazines, et j’avais envie dans cette pièce de tester des formes chorégraphiques. On est treize en tout au plateau. Après le COVID, j’ai pensé que c’était peut-être la seule fois où je pourrais faire une pièce avec autant de danseurs et danseuses. Je voulais parler de l’énergie, ce qui va avec le nombre dans une forme de démultiplication. Comme si on était pris dans un tunnel de choses qui adviennent, puis d’autres choses arrivent et on est toujours en train d’avancer. C’est une sorte de locomotive. C’est cet état que je recherche.

« Chacun suit son chemin, comme dans une sorte de cinéma à ciel ouvert. »

Après cette question du nombre, quels sont les autres axes de travail ?

M.-C.H. : J’ai travaillé sur deux idées : celle d’immersion et de contemplation, et celle de la performance et de la représentation. Dans toute la première partie, le public est sur le plateau, avec nous, de façon horizontale. Il y a plein de fragments différents qui se déroulent en même temps, à divers endroits, et qui se répètent. Chacun suit son chemin, comme dans une sorte de cinéma à ciel ouvert : ici dans un espace consacré aux textes, là dans un autre avec des sortes de chimères… Ensuite, le public rejoint les gradins, devenant spectateur avec un 4^e mur. Cette deuxième partie joue sur la répétition, une reprise de mouvements et de scènes légèrement différente, qui crée des cycles.

Entretien réalisé par Nathalie Yokel