Les visages pluriels du Quatuor Béla

Créé lors de la Biennale du Quatuor à la Philharmonie en 2024, le Quatuor n°2 de Francesca Verunelli est le fruit d’une collaboration étroite entre la compositrice et le Quatuor Béla. L’altiste Paul-Julian Quillier décrit cette pièce comme « une quête d’une beauté impossible, un crescendo qui, à partir de sons quasi imperceptibles, aux textures très fines, proches du souffle, évolue vers des harmoniques très fortes et pures. » Pour ce quatuor très différent du premier, également au répertoire des Béla, « Francesca Verunelli a demandé à chaque instrumentiste d’enregistrer une série de sons et de motifs improvisés, qu’elle a ensuite travaillés comme une orfèvre et ajustés au fil des répétitions et des concerts. »

Le quatuor à cordes sur scène

La mise en regard avec le Deuxième Quatuor de Brahms et le Troisième de Britten, qui est au programme du dernier disque de l’ensemble, illustre la complémentarité dans l’interprétation des œuvres du passé et de celles du présent. « Cela permet d’enrichir la palette de ressources sonores. C’est important de développer une large palette esthétique pour constituer un réservoir expressif. Les différentes époques de l’histoire du quatuor peuvent ainsi entrer en résonance. » Joué pour la première fois en récital avec Adèle Charvet au Théâtre des Bouffes du Nord et repris à Quimper dans une production créée à Colmar, le Journal d’Hélène Berr de Bernard Foccroulle illustre, après Barbarie et L’Homme est une fleur, l’activité scénique des Béla. « Travailler sur scène inscrit le jeu musical dans un autre rapport au corps et à l’espace. Croiser des domaines artistiques permet d’ouvrir le quatuor à de nouvelles formes, et de mettre en perspective notre pratique d’instrumentistes avec d’autres métiers du spectacle. »

Gilles Charlassier