Les compositions kaléidoscopiques et immersives de Digma

Sur la couverture de Doute par Doute, son dernier album, un papillon posé sur une pierre révèle ses ailes remplies de rouages cuivrés aux allures « Steampunk ». On y retrouve toute l’identité de Digma, qui mélange des sonorités métalliques voire minérales, avec des bruits plus organiques, presque boisés. Les deux sont reliés par des transitions acides, saccadées comme des pendules qui dysfonctionnent. L’ensemble, très rythmé, crée des ambiances planantes, souvent dramatiques, où la tension monte avant un drop nous prenant au dépourvu.

Gammes postapocalyptiques

Sa complexité instrumentale cache une ambition : l’immersion de son public. Entouré d’une multitude d’instruments et doté d’un projecteur, il tisse un cocon dans lequel il nous invite à le rejoindre. Digma est un sorcier de la musique qui utilise tout ce qui est à sa portée. Au fil de ses expérimentations, il façonne un monde d’anticipation, où une nouvelle forme de vivant prévaut sur l’humain. On peut apprécier son art de plusieurs façons : allongé ou dansant, mais jamais sans vibrer au plus profond.

Enzo Janin-Lopez