Les Impromptus
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Engagement en faveur des jeunes spectateurs, création d’un billet solidaire : la saison 2020/2021 de la Comédie de Béthune s’invente en affirmant toujours plus fort ses valeurs d’ouverture et de mixité des publics.
Pouvez-vous nous rappeler les grandes orientations du projet que vous avez mis en place depuis votre arrivée à la Comédie de Béthune ?
Cécile Backès : Il s’agit d’un projet intégralement consacré aux écritures contemporaines. Un projet qui s’adresse avant tout à la jeunesse — des dernières classes du primaire jusqu’aux jeunes adultes — et qui se développe au sein de toute la communauté d’agglomération de Béthune. On travaille beaucoup sur les nouvelles formes, les nouvelles langues, en se demandant comment les jeunes générations sont représentées au théâtre. Sans exclure personne, notre programmation, comme nos propositions d’éducation artistique et culturelle, épouse donc avant tout les points de vue de la jeunesse.
Cette nouvelle saison souhaite encore amplifier la dimension familiale de votre projet. De quelle façon ?
C.B. : En affirmant de manière encore plus nette la dimension jeunes publics dont je viens de parler. Nous allons davantage nous adresser aux spectateurs de 8 à 12 ans, à la fois à travers des actions conçues pour les établissements scolaires et des actions à destination des familles. Cette amplification se traduit également par deux coproductions en faveur de créations jeunes publics. Tout d’abord, le magnifique projet de Johanny Bert, Une Epopée, qui par le biais d’une journée entière dans nos murs travaille le rapport des jeunes spectateurs au théâtre. Ensuite, La Morsure de l’âne, un texte de Nathalie Papin mis en scène par Emilie Le Roux. Il s’agit d’une forme très ambitieuse qui croise musique et théâtre.
Vous avez souhaité, cette année, faire évoluer la politique tarifaire de La Comédie de Béthune…
C.B. : Oui, nous avons approfondi notre réflexion sur une politique tarifaire ancrée dans une pensée philosophique sociale et solidaire. Cela, en rendant nos différents tarifs plus simples et plus lisibles. L’idée est de maintenir le plein tarif à 20 euros et de restreindre l’éventail des autres tarifs. Avec une grande nouveauté : la création d’un billet solidaire.
De quoi s’agit-il ?
C.B. : Il s’agit d’un billet gratuit, destiné à toutes celles et tous ceux pour qui passer une soirée au théâtre ne va pas de soi, toutes celles et tous ceux qui n’ont pas les moyens de débourser six euros — notre tarif le plus bas — pour s’acheter un billet. Il sera financé par une cagnotte. Chaque spectateur, lorsqu’il achète une place, aura dorénavant la possibilité de donner une somme supplémentaire, au-delà du prix de son billet, qui viendra alimenter cette caisse. On peut imaginer que des structures deviennent aussi donatrices. Toutes sortes de partenariats sont envisageables…
Quelles sont les conditions pour bénéficier de ces billets solidaires ?
C.B. : Il n’y a pas de condition formelle. Nous ne demanderons aucun justificatif aux personnes qui solliciteront un billet solidaire. La question que nous nous sommes posée, c’est bien sûr la façon d’organiser, de mettre en scène d’une certaine façon, la relation de confiance que nécessite ce système. En veillant à ne pas catégoriser les personnes qui bénéficieront de ces billets. Le billet solidaire fait suite à tout ce que j’essaie de mettre en œuvre depuis mon arrivée à la direction de la Comédie de Béthune, en termes de mixité et de diversité des publics. D’un point de vue social autant que générationnel. Lorsque je suis arrivée à Béthune, j’avais l’impression qu’il y avait une zone d’interdit entre la Comédie et certaines couches de la population. D’année en année, nos actions sur les territoires ont apporté énormément de porosité dans la circulation et l’ouverture des publics. Le billet solidaire a vocation à encore accélérer ce mouvement-là.
Focus réalisé par Manuel Piolat Soleymat
Tél. : 03 21 63 29 19. www.comediedebethune.org
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