« Le Roi nu » d’Evgueni Schwartz en création cet été à Bussang

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Manuel Le Lièvre interprète le rôle-titre du Roi nu.

« La pièce agence trois contes d’Andersen – Le Porcher et la Princesse, La Princesse au petit pois, Les Habits neufs de l’Empereur. L’auteur se sert de façon très habile de cet ancrage pour déjouer la censure stalinienne, pour s’élever contre le nazisme autant que contre la dictature soviétique, en dénonçant la bêtise, l’ignorance et l’inculture des puissants, ce côté pulsionnel et irrationnel qui laisse prise aux obsessions les plus folles. La fable révèle la fatuité des puissants, leur narcissisme débridé. Elle  éclaire aussi le pouvoir de la communication.

Comédie grinçante

Plus qu’une satire, Le Roi nu déploie une comédie à la manière de Chaplin, comme dans Le Dictateur où l’on rit de choses effrayantes. Comédien novarinien, Manuel Le Lièvre dans le rôle-titre est capable d’amener une poésie presque enfantine tout en étant d’une cruauté épouvantable. D’une vive intelligence et drôlerie, la pièce magnifiquement traduite par André Markowicz résonne fortement aujourd’hui, mais à part quelques clins d’œil outre-Atlantique, je ne recherche pas l’actualisation. À Bussang, Julie Delille porte haut l’ambition du Théâtre du Peuple, phalanstère où j’aurai la chance de jouer avec 12 interprètes amateurs et 6 professionnels, dont deux musiciens, dans une émulation pleine de générosité. »

Agnès Santi