Gaspard Dehaene, retour gagnant à Chopin
Le jeune pianiste français présente sur la [...]
Focus -295-En direct avec les artistes Génération Spedidam
Le jeune baryton franco-canadien confirme ses affinités avec la musique française en se vouant en ce début d’année à Offenbach. Il vient de triompher dans la production événement de La Vie parisienne du Palazetto Bru Zane et est au cœur d’un spectacle chambriste des Musiciens du Louvre intitulé « Une soirée chez Offenbach », mis en scène par Sybille Wilson.
Quel défi la musique d’Offenbach représente-t-elle pour l’interprète ?
Laurent Deleuil : La musique d’Offenbach dont on sous-estime souvent la grande qualité est parfois d’une difficulté technique surprenante : phrases très longues à soutenir, ambitus large, traitement quasi instrumental de la ligne vocale, etc. A quelques exceptions près, c’est une musique empreinte de légèreté et d’humour. L’interprétation doit donc s’éloigner d’un morceau de bravoure et donner une impression de facilité. Ajoutez à cela, l’importance cruciale de la limpidité du texte, souvent très drôle, et vous avez un beau défi devant vous !
Vous allez être aussi au cœur d’un nouveau spectacle intitulé « Une soirée chez Offenbach ». Comment est conçu ce projet ?
Laurent Deleuil : Nous avons créé, dans le cadre des tournées décentralisées de la MC2 Grenoble, un spectacle pour deux chanteurs et un quatuor à cordes qui peut être présenté pratiquement n’importe où. C’est une démarche de démocratisation du classique que je trouve très importante et valorisante.
Dans votre vie personnelle, vous avez dû affronter d’importants problèmes de santé en 2020…
Laurent Deleuil : On m’a trouvé une tumeur au cerveau, et j’ai été opéré d’urgence. Puis ont suivi une convalescence et une rééducation physique et vocale. Je peux dire aujourd’hui que je suis aussi en forme qu’avant, sinon plus. L’exigence du milieu classique peut nous pousser à vouloir cacher tout ce qui s’apparente à de la faiblesse, par peur que le téléphone arrête de sonner. Je crois que partager des histoires comme la mienne peut aider à briser le tabou, et prouver que la maladie n’est pas un obstacle insurmontable à la carrière.
Propos recueillis par Jean Lukas
avec aussi la soprano Julie Mathevet : en tournée dans la région de Grenoble