Emile Londonien, un groupe qui groove

On parle beaucoup du groupe strasbourgeois Émile Londonien comme de l’une des formations emblématiques d’une nouvelle génération hexagonale qui envisage moins le jazz sous l’angle savant et acoustique que par le prisme du groove et d’un son résolument électrique. Marqués par le Herbie Hancock des seventies, l’exemple des Snarky Puppy, de Robert Glasper ou du RH Factor, mais aussi par une scène londonienne qui, depuis une décennie, sous l’égide de Kamaal Williams et Shabaka Hutchings, a réconcilié le jazz avec l’esprit clubbing, ses trois musiciens intègrent à leurs compositions un ensemble de beats, issus de l’électro ou du hip-hop, qu’ils font tourner avec beaucoup d’à-propos. Clin d’œil à un fameux musicien de l’Hexagone — le saxophoniste Émile Parisien, qu’ils ont  invité sur quelques titres — le nom de leur groupe signe une sorte d’allégeance en forme de profession de foi esthétique à l’égard du jazz made in UK.

Vincent Bessières