Les Règles du jeu d’Olivier Letellier sur un texte de Yann Verburgh
Olivier Letellier invite de petits groupes de [...]
Focus -309-Festival Re.Génération 2023 : une autre façon de vivre le spectacle vivant
À la direction du Théâtre 14 depuis janvier 2020, Mathieu Touzé et Édouard Chapot ont imaginé le Festival Re.Génération comme le prolongement de la volonté d’aventure et de partage qui nourrit, tout au long de l’année, leur projet d’hybridation artistique.
Quelles sont les grandes lignes artistiques que vous défendez à la tête du Théâtre 14 ?
Mathieu Touzé : Notre projet est centré sur l’hospitalité et la transmission. Le Théâtre 14 est situé en bordure de Paris, dans un quartier prioritaire. Dès notre arrivée, nous avons voulu inventer un lieu accessible aux publics les plus larges possible. La volonté de transmission dont je viens de parler s’exprime à travers notre programmation qui présente, pour moitié, des artistes ayant marqué l’histoire du théâtre en inventant de nouvelles formes de représentation. L’autre moitié met en lumière des artistes émergents qui inventent, aujourd’hui, le théâtre de demain. Chaque spectacle interroge le medium du théâtre en questionnant la théâtralité. Autour de cela, se tissent les actions d’éducation artistique et culturelle de notre programme d’université populaire qui visent à faire du Théâtre 14 un lieu de partage de connaissances, un lieu au sein duquel les passionnés de théâtre peuvent rencontrer des artistes, des penseurs, des philosophes, des acteurs qui transmettent leur savoir-faire au plus grand nombre. Nous proposons également des actions à destination de celles et ceux qui découvrent le théâtre. Ces actions sont notamment mises en œuvre à l’occasion du Paris Off Festival et du Festival Re.Génération, événements lors desquels nous sortons de nos murs. Nous essayons alors de casser les seuils en présentant des œuvres susceptibles de créer des chocs esthétiques, de provoquer des dialogues avec de nouveaux publics.
Édouard Chapot : Beaucoup de ces actions sont nées après la crise du Covid-19. La première édition du Paris Off Festival est née, en 2020, en réaction à l’annulation du Festival d’Avignon. Nous avons proposé à plusieurs compagnies de venir jouer au Théâtre 14. Durant le Covid, nous nous sommes rendu compte que les artistes avaient besoin d’inventer de nouvelles formes, parfois plus légères, avec d’autres relations aux publics, d’autres rapports aux lieux qui les accueillent, aussi, pour casser les effets de seuil dont parlait Mathieu. Nous avons donc adapté notre projet pour prendre en compte toutes ces choses, pour être à l’écoute des besoins des artistes et des publics.
Quelle est l’identité du Festival Re.Génération ?
M.T. : Ce festival est né d’une envie d’aller vers des formes hybrides, de mettre en réflexion le medium du théâtre par rapport à d’autres arts. Nous souhaitons interroger tous les vocables, être le plus libres possible en générant de la joie à travers la rencontre d’œuvres inattendues. Re.Génération est un festival hors cadre et hors format, qui crée une effervescence, qui nourrit nos imaginaires, nos pensées, nos envies, qui ouvre des possibles à la fois aux publics et aux artistes.
E.C. : C’est aussi un festival qui cherche à favoriser la rencontre entre des lieux de l’arrondissement et des artistes, à travers des cartes blanches qui invitent ces créatrices et créateurs à imaginer des projets pour ces lieux. L’idée de liberté est vraiment très importante. On peut reprendre des spectacles qui ont déjà été joués, faire des créations in situ, présenter des formes brèves, ou des formes plus longues… On ne s’interdit rien.
Comment choisissez-vous les artistes qui participent à ce festival ?
M.T. : Pour nous, il est important d’établir un équilibre entre la cohérence de la ligne artistique du festival et la diversité des formes, des univers, des esthétiques. Nous choisissons les artistes au gré des rencontres que nous faisons durant l’année, en veillant bien sûr à établir une programmation paritaire.
Quels sont les lieux partenaires de cette nouvelle édition de Re.Génération ?
E.C. : Cette année, neuf lieux nous accompagnent. Dès notre arrivée à la direction du Théâtre 14, nous avons dû développer des collaborations et des partenariats, car le théâtre était en travaux. Nous nous sommes donc rapidement rapprochés d’autres lieux, comme la Chapelle Reille, l’Institut Giacometti, La Maison des pratiques artistiques amateurs (MPAA), le Conservatoire Darius Milhaud… Le Centre Paris Anim’, lui, est un partenaire de très longue date du Théâtre 14. Tous les lieux partenaires de Re.Génération ont, comme nous, une envie de « faire avec ».
Ces coopérations vous permettent-elles, tout au long de l’année, d’élargir vos publics ?
M.T. : Absolument. Des spectatrices et spectateurs qui ne nous connaissaient pas avant de participer à la première édition de Re.Génération sont revenus au Théâtre 14. La singularité des formes proposées nous permet d’attraper au vol des gens qui passent et de les fidéliser. Je pense particulièrement à une dame qui, l’année dernière, s’est pris de la boue lors de la création d’Olivier Dubois, de la tomate avec Karelle Prugnaud, de l’eau à la Piscine Didot avec Anna Gaïotti… Elle nous a dit avoir découvert une autre façon de vivre le spectacle vivant. Notre pari est, comment cet exemple le révèle, de conquérir de nouveaux publics grâce à leur rencontre avec des artistes et des œuvres.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
À découvrir aussi dans la programmation : Norah Krief (Al Atlal, Chant pour ma mère) ; Olivier Dubois (Pour sortir au jour) ; Rebecca Meyer et San Fairy Ann (Concert) ; Charlotte Moth (Activation d’une exposition) ; Sylvain Groud (Emballez-vous ! Bal chorégraphique #1) ; Leïla Ka (Pode ser), Giulia Foïs et Emmanuel Noblet (Une sur deux) ; Daniel Buren (Couleurs superposées) ; Alex Beaupain, Diastème et Jeanne Rosa (Falbalas) ; Pierre Guénard (Zéro gloire), Mathieu Touzé (Le Funambule) ; Fabienne Pascaud (L’Aimante) ; Romain Goupil (2 Place de la Victoire, Kyiv), Gaëlle Bien-Aimé (Port-au-Prince et sa douce nuit) ; Neige (Concert rap).
Colloque : Le(s) Relation(s) Publique(s). Le 17 avril.
Les rencontres du samedi (en avril à 14h) : Norah Krief, le 1er ; Basile Michel, le 8 ; Daniel Buren, le 15 ; Olivier Py, le 22 .
Expositions : Les Grandes Dames de la chanson arabe – d’Oum Kalthoum à Fairouz ; Faune, d’Adrien M & Claire B et Brest Brest Brest, affiches en réalité augmentée
Tél. : 01 45 45 49 77.
Olivier Letellier invite de petits groupes de [...]
Avec Frissons, le metteur en scène Johanny [...]
Accompagnée de l’auteur-interprète Sidney Ali [...]