Sarab poursuit sa frénésie jazz/rock orientale
Sarab nous emporte dans une transe cuivrée et [...]
Focus -332-Artistes Génération Spedidam
Mandy Lerouge arbore la robe d’une chanteuse de tango avec les bottes d’un gaucho. Son dernier album Del Cerro part sur les traces d’Antoinette Pépin, qui a composé pour son mari, le célèbre poète argentin Atahualpa Yupanqui, sous le nom d’emprunt : « Pablo Del Cerro ».
D’où vous vient cette passion pour le folklore argentin ?
Mandy Lerouge : J’ai grandi en faisant du cheval dans les Hautes-Alpes et j’ai découvert l’Argentine dans les livres dédiés aux chevaux. En 2014, je suis partie là-bas. C’est dans un car que j’ai découvert pour la première fois la Chacarera et la Zamba, avec un Z. C’était un moment assez marquant parce qu’il y avait le lever du soleil, la Cordillère des Andes et les argentins qui tapaient dans les mains… Plus tard, j’ai découvert l’œuvre de Yupanqui. Pour donner une idée de sa popularité, parmi les fresques murales en Argentine, deux figures reviennent : Diego Maradona et Atahualpa Yupanqui.
Pourquoi le vrai visage de Pablo Del Cerro reste-t-il encore si inconnu ?
M.L. : Ce pseudo, c’était surtout pour éviter les ennuis, Atahualpa était marié quand il a rencontré Antoinette, et le concubinage avec une étrangère dans les années 1940, c’était mal vu. Ça a fonctionné puisque peu de gens se sont posé la question de l’identité de Pablo. En même temps, la plupart des musiciens avec qui je travaille là-bas ne lisent pas la musique, ils ne se sont donc pas penchés sur la partition signée « Pablo Del Cerro », tout bêtement.
Dans vos musiques, dessinez-vous plutôt des personnages ou des paysages ?
M.L : Après les premiers concerts, plusieurs personnes m’ont parlé de projection vidéo. Sauf qu’il n’y en avait pas ! Les gens ont imaginé leurs propres paysages en entendant la musique ! Pour ce qui est du personnage, dans les cartons de la maison-musée du couple, j’ai trouvé une œuvre inédite et inachevée : La Madrugada. Leur fils Roberto m’a dit d’en faire ce que je voulais. J’ai décidé de la reprendre telle quelle, c’était l’occasion pour Antoinette Pépin d’être là, puisque je ne la rencontrerai jamais. C’est donc un projet documentaire, mais ouvert à l’imaginaire…
Propos recueillis par Enzo Janin-Lopez
Le 26 mai au Café de la danse