Dandyguel, rappeur sage loin des clichés

Après s’être nourri à l’improvisation freestyle dont il garde la poétique qui fuse, Dandyguel a écrit et produit en dix ans quelques EP et albums aux rythmiques qui évoluent du dansant à l’épure. Il sème sans s’éparpiller, retranscrivant son cheminement avec un regard qui cherche la cohérence. Sa dernière production “Histoires vraies” (2020), reflète ce regard doux, réaliste, qui constate sans en rajouter, sans égotisme ni misérabilisme.

Un beatmaker de l’éloquence

Ses productions musicales et son esthétique hip-hop assez classiques  n’abusent ni de l’autotune ni des clichés, tout en aimant triturer les sons avec curiosité, sous un tapis rythm’n blues ou sobrement world, dans un usage des chœurs et des voix constellé de quelques références à la pop culture. Ambianceur de gros événements, aussi à l’aise sur les belles scènes que dans les lieux intimistes, Dandyguel décline en thèmes récurrents ses paradoxes de rêve de gloire et de désir d’authenticité, ses attachements farouches aux racines sans tomber dans les images d’Épinal banlieusardes, soucieux d’être un témoin d’un fait et non d’un mythe. Un petit côté sagesse de l’ancien du haut de ses 40 ans à peine ne gâche en rien sa précieuse spontanéité.

Vanessa Fara