Créativité des artistes, curiosité des interprètes et des publics : une bouillonnante synergie, rencontre avec Rodolphe Bruneau-Boulmier

Cette édition met en lumière les compositeurs lauréats de la Fondation Banque Populaire.

Rodolphe Bruneau-Boulmier : La Fondation Banque Populaire est l’une des rares fondations à soutenir la création. C’est pour nous une chance de pouvoir conjuguer l’énergie des jeunes compositeurs et la curiosité de nouveaux interprètes. Nous célébrons cette année les cinq ans de notre partenariat avec la Sacem et ProArti, qui a déjà permis de  nombreuses commandes. Si l’on remonte plus loin encore, c’est tout un répertoire qui se constitue, ouvert à de multiples esthétiques, depuis notre premier lauréat, Philippe Schoeller en 1993, jusqu’à Tobias Feierabend qui vient de nous rejoindre. Aujourd’hui, nous pouvons nous appuyer sur ce répertoire pour interpeler les interprètes et les accompagner dans la défense de la création contemporaine.

« C’est tout un répertoire qui se constitue, ouvert à de multiples esthétiques. »

Qu’en est-il de la reprise des œuvres, au-delà de la première audition ?

R.B.-B. : Nous sommes attentifs à ce que les œuvres commandées puissent être jouées dans différents contextes. Les pièces données cette année à Bagatelle ont parfois été créées dans d’autres festivals. C’est important pour un interprète de pouvoir proposer une œuvre nouvelle à un programmateur en l’amenant « sur un plateau », avec le financement pris en charge par le commanditaire. Les Musicales de Bagatelle sont un peu l’aboutissement d’un processus au long cours : ateliers, création, médiation, édition, reprises. Nombre de commandes de la Fondation ont fait l’objet d’enregistrements.

Est-ce aussi une façon d’habituer le public à écouter la musique d’aujourd’hui ?

R.B.-B. : Bien sûr, et à Bagatelle, le public répond présent. La création ne fait pas peur quand elle est présentée de façon intelligente. La diversité des œuvres, des esthétiques, des effectifs permet à chacun de faire ses propres choix. Ce sont avant tout les musiciens qui m’inspirent. Les projets émergent en leur parlant, en les écoutant, en les observant. La Fondation est une famille. On accompagne nos lauréats pendant trois ans, et eux aussi nous apportent énormément.

Propos recueillis par Jean-Guillaume Lebrun